Ce 18 novembre, le président mexicain Andrès Manuel Lopez Obrador et le Premier ministre canadien Justin Trudeau rencontrent le président américain Joe Biden à Washington. C’est la première fois qu’à lieu une réunion trilatérale ente les trois les chefs d’État. C’est aussi la première fois que le président mexicain fait le déplacement à la Maison Blanche et rencontre en présentiel Joe Biden depuis son élection.
Les « trois amigos », c’est comme cela qu’est habituellement surnommé ce type de sommet, rapporte notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin. Et pourtant, pendant le mandat de Donald Trump, les trois amis ne se sont pas réunis malgré une réforme de l’accord économique qui les lie -l’AEUMC- négocié en 2018 en remplacement de l’Alena. C’est pour cela que la Maison Blanche veut, à cette occasion, réaffirmer les liens. Mais au-delà de l’amitié, les divergences ne manquent pas.
Au menu des discussions, la lutte contre la pandémie, le changement climatique et la recherche d’une vision régionale sur les migrations, sujet majeur pour l’opinion nord-américaine.
Sur le sujet de la migration, le Mexique va être évidemment très attentif à la posture américaine, explique Gwendolina Duval, correspondante de RFI à Mexico. On est dans un contexte extrêmement compliqué, les flux de migrants qui vont vers le Nord sont très importants.
Il a rappelé également une promesse du président Biden, celle de régulariser les 11 millions de personnes qui vivent dans la clandestinité aux États-Unis. Cette mesure est actuellement bloquée au Congrès américain et le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador en suit attentivement le cheminement et le fait savoir.
De nombreux sujets sensibles
Autre dossier, l’économie. Alors que l’industrie automobile est très intégrée entre les trois pays, le Canada et le Mexique ne cachent pas leur inquiétude au sujet des tendances protectionnistes de Joe Biden concernant la voiture électrique. Le plan pour les infrastructures prévoit en effet de favoriser le Made in USA, et le président l’a confirmé ce mercredi 17 novembre lors d’un déplacement sur ce thème à Detroit, capitale de l’industrie automobile.
Côté américain, on s’inquiète de la nouvelle loi mexicaine sur l’énergie, dont le but est d’empêcher les compagnies privées, notamment étrangères, de faire monter le prix de l’électricité. Et cela inquiète les milieux d’affaires américains. Les rencontres bilatérales qui vont précéder le sommet seront donc l’occasion d’évoquer ce que les trois « amigos » ont à se dire en tête-à-tête.