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Alexeï Navalny condamné à plus de deux ans de prison

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L’opposant russe Alexeï Navalny, qui comparaissait mardi devant la justice, a vu le sursis d’une précédente condamnation révoqué. Il devra purger sa peine.

À Moscou, la juge Natalia Repnikova a ordonné la révocation du sursis d’Alexeï Navalny, après une précédente condamnation prononcée en 2014. L’opposant russe devra passer plus de deux ans en prison. La peine initiale était de trois ans et demi, mais sont enlevés les mois qu’il avait passés assigné à résidence cette année-là. Selon la cour, il a violé les conditions du contrôle judiciaire qui accompagnait sa condamnation, comme cela lui était reproché dans une demande des services pénitentiaires et du parquet. Cette décision de justice a été immédiatement suivie d’un appel à manifester de ses partisans. Washington a aussi appelé Moscou à libérer Alexeï Navalny « immédiatement » et « sans conditions ».

Plus tôt dans l’après-midi, Alexeï Navalny avait affirmé que ce procès avait pour objectif de « faire peur à des millions » de Russes. Il s’est aussi lancé dans un réquisitoire contre Vladimir Poutine. « Le plus important dans ce procès est de faire peur à une quantité énorme de gens. On en emprisonne un pour faire peur à des millions » d’autres, a proclamé l’opposant russe. Rappelant l’arrestation de milliers de personnes au cours des manifestations sévèrement réprimées des deux précédents week-ends, il a dit espérer que de plus en plus de gens réalisent « qu’emprisonner des millions ou des centaines de milliers de personnes est impossible ».closevolume_off

Navalny qualifie Poutine « d’Empoisonneur de slips »

« Quand ils le réaliseront, et ce moment arrivera, vous ne pourrez pas emprisonner tout le pays », a martelé Alexeï Navalny. Il a aussi de nouveau accusé le président russe d’avoir ordonné son empoisonnement avec un agent neurotoxique l’été passé. Vladimir Poutine « entrera dans l’histoire comme l’Empoisonneur de slips », a-t-il lâché, une allusion à la façon dont il aurait été empoisonné.

Alexeï Navalny a aussi rappelé dans son discours ses enquêtes rendues publiques en ligne impliquant les services de sécurité (FSB), des investigations que le Kremlin dément. « Nous avons montré et prouvé que Poutine, via le FSB, a commis cette tentative d’assassinat et je ne suis pas sa seule [victime]. Beaucoup le savent désormais, d’autres le sauront, et ça rend fou ce petit être dans son bunker », a-t-il dit. Selon Alexeï Navalny, le poison qui a failli le tuer avait été mis sur le devant de son slip, pris dans son hôtel pendant qu’il effectuait un voyage dans la ville sibérienne de Tomsk.

Plus de 1 100 arrestations lors de rassemblements pro-Navalny

Quelque 1 168 personnes ont été arrêtées dans la journée de mardi lors d’actions pro-Navalny, selon l’ONG OVD-Info, l’essentiel à Moscou (946) et à Saint-Pétersbourg (207), où des rassemblements se sont tenus après l’annonce de la condamnation de l’opposant. Une foule de policiers casqués et des fourgons cellulaires ont été rapidement déployés dans la nuit, au pied du Kremlin, puis à d’autres endroits de la capitale. Des correspondants de l’Agence France-Presse ont vu des dizaines de manifestants moscovites être frappés à coups de matraque.

Des médias russes ont également publié des vidéos montrant des protestataires poursuivis par la police dans le métro, ou d’autres sortis de force d’un taxi. Des violences contre des journalistes ont également été signalées. « Poutine voleur ! », ont scandé plusieurs centaines de manifestants à Moscou. « Il n’y a pas de justice dans ce pays », a réagi Oksana, 36 ans, auprès de l’Agence France-Presse.

« La condamnation d’Alexeï Navalny est inacceptable » pour Emmanuel Macron

Dans la foulée de l’annonce de la condamnation de Navalny, de nombreuses voix se sont élevées pour protester contre cette peine de prison de l’opposant politique. Emmanuel Macron a jugé mardi « inacceptable » cette condamnation et a appelé à la « libération immédiate » d’Alexeï Navalny. « La condamnation d’Alexeï Navalny est inacceptable. Un désaccord politique n’est jamais un crime. Nous appelons à sa libération immédiate. Le respect des droits humains comme celui de la liberté démocratique ne sont pas négociables », a réagi le président dans un tweet.

« La condamnation d’Alexeï Navalny va à l’encontre des engagements internationaux de la Russie en matière d’état de droit et de libertés fondamentales. Je réclame sa libération immédiate », a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, toujours sur Twitter. Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a demandé mardi la libération immédiate d’Alexeï Navalny, qualifiant la peine de prison infligée à l’opposant au Kremlin de « coup sévère » porté à l’état de droit en Russie. Les États-Unis ont exprimé mardi leur « profonde préoccupation » après cette annonce, appelant la Russie à « libérer immédiatement et sans conditions » l’opposant politique.

La porte-parole de la diplomatie russe a accusé les capitales occidentales d’être « déconnectées de la réalité » après leurs appels à libérer Alexeï Navalny. « Il n’y a aucune raison de s’ingérer dans les affaires d’un État souverain. Nous recommandons que chacun s’occupe de ses propres problèmes », a encore déclaré Maria Zakharova, lors d’une interview au média RBK, citée par les agences russes.

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Invasion russe : le chef de la diplomatie ukrainienne à Dakar en octobre

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Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, est attendu à Dakar les 3 et 4 octobre prochain. D’après Le Quotidien, qui donne l’information, il sera reçu par son homologue sénégalaise, Aïssata Tall Sall, et le Président Macky Sall.

Le journal souligne qu’à travers ce déplacement au Sénégal, qui assure la présidence de l’Union africaine, Kiev cherche à élargir son cercle d’amis dans ce contexte d’invasion russe et, surtout, à établir des rapports solides avec les pays du continent.

«Je suis convaincu que le Président Macky Sall peut jouer un rôle important en tant que président en exercice de l’Union africaine», avait déclaré Dmytro Kuleba, en juin dernier, dans un entretien avec le journal Le Quotidien.

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Iran: au moins 76 personnes tuées dans la répression des manifestations selon une ONG

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Au moins 76 personnes ont été tuées en Iran dans la répression des manifestations déclenchées il y a dix jours par la mort d’une jeune femme détenue par la police des mœurs, a indiqué lundi une ONG. 

Selon l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, « au moins 76 personnes ont été tuées dans les manifestations » dont « six femmes et quatre enfants », dans 14 provinces du pays. L’IHR a affirmé avoir obtenu des « vidéos et des certificats de décès confirmant des tirs à balles réelles sur des manifestants ».

Les protestations ont éclaté le 16 septembre après le décès à l’hôpital de Mahsa Amini, une jeune Iranienne de 22 ans, arrêtée trois jours auparavant à Téhéran pour non-respect du code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique d’Iran. Depuis, les Iraniens descendent chaque soir dans la rue à Téhéran et ailleurs dans le pays. Les autorités iraniennes ont elles jusque-là donné un bilan de 41 morts incluant manifestants et forces de l’ordre. Elles ont aussi annoncé l’arrestation de plus de 1 200 manifestants. 

Tirs à balles réelles

Ce lundi soir, les protestations ont repris avec les mêmes slogans de « Mort au dictateur » dans la capitale et dans d’autres villes, selon des témoins. À Tabriz dans le nord-ouest, une vidéo diffusée par l’IHR a montré des policiers tirant du gaz lacrymogène contre les manifestants. Le bruit des tirs de balles y est en outre entendu.

Selon de récentes vidéos publiées par l’AFP, la police anti-émeute a, lors des protestations, frappé des manifestants à coups de matraque et des étudiants ont déchiré de grandes photos du guide suprême Ali Khamenei et de son prédécesseur, l’imam Khomeiny. Et d’après des groupes de défense des droits humains, elle a aussi tiré des plombs et à balles réelles sur les protestataires qui ont lancé des pierres, incendié des voitures de police et mis le feu à des bâtiments publics. D’autres images ont montré des femmes enlevant et incendiant leurs voiles ou se coupant symboliquement les cheveux, encouragées par la foule, dans plusieurs villes.

Outre les plus de 1 200 arrestations par les autorités, le Comité pour la protection des journalistes a fait état lundi de l’arrestation de 20 journalistes iraniens depuis le 16 septembre.

L’UE dénonce l’usage « généralisé et disproportionné de la force »

Face à la répression, l’Union européenne a dénoncé l’usage « généralisé et disproportionné de la force ». Condamnant la « répression brutale » de la contestation par Téhéran, la France a indiqué lundi soir qu’elle examinait avec ses partenaires européens « les options disponibles en réaction à ces nouvelles atteintes massives aux droits des femmes et aux droits de l’homme en Iran ».

Le président américain Joe Biden a, lui aussi, dénoncé la répression des manifestations, se disant solidaire des « femmes courageuses d’Iran ». Le Canada a décidé d’imposer des sanctions contre une dizaine de responsables iraniens et d’entités dont la police des mœurs. Et Berlin a appelé l’Iran à « ne pas recourir à la violence » contre les manifestants.

Mais les autorités iraniennes restent fermes. Samedi, le président conservateur Ebrahim Raïssi a appelé les forces de l’ordre à agir contre les manifestants, qualifiés « d’émeutiers ». Après lui, le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejei, a exclu toute « indulgence » envers les instigateurs des « émeutes ».

RFI

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RDC: Kinshasa confrontée à la résurgence d’attaques des «kulunas»

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La terreur règne dans plusieurs communes de Kinshasa à la suite de la résurgence des attaques des « kulunas », criminels qui amputent des membres, tuent, rackettent et volent des biens, le jour comme la nuit. Les autorités assurent que la situation est sous contrôle, mais la flambée des cas inquiète la société civile. Les députés dénoncent un vide sécuritaire dans la capitale.

Le cas le plus récent des attaques des « kulunas » est celui d’un policier tué durant le week-end du 24-25 septembre à coups de machettes dans la commune de Kimbanseke, la plus peuplée des 24 communes de la capitale Kinshasa. Le député provincial Erick Bukula est excédé :

« La police n’arrive plus à contenir le phénomène. Il y a des  » kulunas  » qui abattent, tranchent la main ou la tête de telle ou telle personne, qui blessent même des policiers. Ils sont devenus comme des milices pour des règlements des comptes. »

La police fait, selon lui, face à plusieurs problèmes, dont des effectifs réduits, mais pas seulement : « Dans plusieurs communes, comme dans la commune de Limete par exemple, avec 14 quartiers, vous serez étonnés de savoir qu’il y a moins de quatre sous-commissariats. Dans ces commissariats, vous ne trouverez que trois ou quatre policiers, soit un seul qui a une arme à feu. Donc, il y a un problème d’effectifs, d’équipements et de recrutement des policiers. Le gouvernement national devrait financer la police de Kinshasa en ce qui concerne la sécurité. »

Le chef de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo, assure que la situation est sous contrôle grâce aux opérations de bouclage et des patrouilles de routine. Mais il attend une plus grande collaboration :

« Nous ne sommes pas débordés ni dépassés. Il y a des mesures que nous allons prendre pour endiguer le phénomène. La difficulté, c’est la collaboration de la population, parce que ces  » kulunas  » ne sont pas des extra-terrestres. Ils habitent dans des maisons, des parcelles, ils ont des parents et tout ça. J’appelle la population à collaborer toujours, pour charger les  » kulunas  » pour que ces gens puissent être condamnés par la justice. Nous avons installés des boîtes aux lettres anonymes dans chaque commune pour que les populations se sentent à l’aise de venir dénoncer. »

Des milliers de « kulunas » ont été mis aux arrêts depuis le début de l’année par la police. Certains ont été envoyés au service national pour leur rééducation, tandis que d’autres ont été déférés devant la justice.

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