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Aladji Adama Sylla, Photographe, Plasticien, Cinéaste et Conservateur de musée: « la photo est un témoignage de ce qui n’existe plus »

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Ce vendredi du mois d’avril 2021, nous sommes à Ndiolofène, à la recherche effrénée du domicile d’un vieux expert de la photographie, en l’occurrence, le doyen Aladji Adama Sylla, âgé de 87 ans, ancien cadre du centre de recherches et de documentation du Sénégal (Crds). Il a commencé à photographier à Saint-Louis, en 1958. En 1934, ce monument de la photographie, a débarqué dans la vieille cité, à l’âge de trois mois, avec sa mère, car, son père était commerçant et Imam établi à Kolda. Sa mère faisait la navette entre la Casamance et Saint-Louis.

Dans la ville de Mame Coumba Bang, c’était l’âge d’or, l’abondance dans cette ville trois  fois séculaire. Dans l’entre-deux-guerres, la ville tricentenaire était gâtée. C’était la capitale de l’Afrique occidentale française (Aof). Tout se passait ici, avec des intellectuels, des députés français et des métis. C’était comme une ville de province française. Et la photo allait avec l’abondance. On s’habillait bien et on se faisait photographier. Les parures étaient magnifiques, avec de l’or qui venait du Mali.

 Il est 12 h 30. Le soleil monte dans un ciel d’un bleu scintillant. La chaleur est torride et suffocante. La nature distille la plus harmonieuse des musiques sur cette Avenue principale « Thierno Ousmane Sy », père du Murchid Ahmeth Iyane Sy, d’Aboubacar et de Moustapha Iyane Sy, considérée comme la médiatrice du vieux quartier de Ndiolofène. Ici, les belles images qui parlent d’elles-mêmes, défilent encore dans notre mémoire saturée, perturbée, pleine de souvenirs, qui continuent de nous trouer la peau, le cœur et la cervelle. C’est un beau quartier, vivant, attrayant et attractif, où les habitants ont appris à cultiver des valeurs qui tournent essentiellement autour de la piété, de la tempérance, de la tolérance, de l’indulgence, de l’altruisme, de la solidarité agissante et sans la moindre ostentation.

Malgré les rigueurs de ce mois béni d’abstinence et de dévotion, une ribambelle de petits talibés hilares et dépenaillés, s’esclaffent, se contorsionnent, se tiraillent dans les rues de ce paisible quartier du faubourg de Sor. Le soleil darde ses rayons incandescents sur cet immense quartier qui fait face au fleuve.  Quelques aigrettes garcettes, des dendrocygnes veufs et des flamants roses accompagnés d’une nuée de jeunes pélicans blancs, explorent la zone, d’un vol ample et majestueux. C’est normal. Car, nous sommes dans un milieu très proche du parc national ornithologique des oiseaux d’eau du Djoudj, du parc de la Langue de Barbarie, de la Réserve spéciale de faune de Guembeul. Ces oiseaux migrateurs laissent échapper, de temps à autre, des cris stridents, rauques, suaves, avec des aigus tranchants et des modulations lentes, expressives, qui donnent envie de faire corps avec cette nature simple et joviale, qui pourrait bien inspirer certains intellectuels de l’Université Gaston Berger, qui ont une folle envie de taquiner la muse. 

C’est dans ce patelin, qu’on nous indique la demeure du doyen Sylla, situé à quelques encablures du domicile familial de la Première Dame de notre pays, Mme Marième Faye Sall. Juste après la grande prière du vendredi, nous avons enfin la chance de « croiser le fer » avec ce patriarche affable, nostalgique, extrêmement généreux, disponible, enjoué et détendu.

 Il nous accueille chez lui, chaleureusement, à bras grands ouverts et se met entièrement à notre disposition. Railleur, caustique et sarcastique, il n’hésite pas, de temps à autre, à nous taquiner entre congratulations et autres tapes amicales. C’est qu’il nous connaît depuis une quarantaine d’années.

Fier de son savoir d’homme, il nous explique clairement et d’un ton revêche, qu’il est né en 1934 à Kolda, « j’ai débarqué à Saint-Louis, à l’âge de trois mois, j’ai fait mes études primaires à l’école Duval Garçons, au sud de l’île, jusqu’à l’obtention du Cepe, ensuite, j’ai poursuivi mes études au centre de formation professionnelle en architecture, à Dakar, c’était en 1954 ».

 Ainsi, après neuf mois d’initiation dans ce centre de formation, il est allé travailler  au « Musée de la Mer » à Gorée, où il occupait les fonctions d’Assistant. C’était en 1956. Deux ans après, il a appris les techniques de la Photographie à la Maison des jeunes du Cedeps, Actuel Espace-Jeunes de Saint-Louis.

Dans sa conversation, son argumentaire change de rengaine, convoque des métaphores, des anecdotes et des paraboles. Même s’il prend encore le temps d’ironiser, il ne parvient pas à cacher ce visage triste, marqué par l’amertume, raviné par la fatigue, le dur labeur de 63 années passées dans ce métier de photographe, buriné par les intempéries.

Le Doyen Adama Sylla est un vieux briscard, un polyvalent qui a eu le privilège d’avoir été formé à Paris, notamment à Sorbonne, en Muséologie, aux techniques de Muséographie, d’art plastique, de photographie, en musicologie, en ethnographie, en ethnologie, en cinéma (avec Jean Rouch). En France, il a été formé également en Histoire et en Géographie, en Géomorphologie, etc.

Après avoir acquis toutes ces connaissances, le Doyen n’hésite pas à nous dire aujourd’hui que, « je devais avoir le réflexe de quitter l’administration pour faire mon propre business, car, à l’époque, le salaire dans l’administration, n’était pas attractif ».

 En effet, c’est en 1964 qu’il a bénéficié d’une bourse auprès de l’Unesco, lors des préparatifs du Festival mondial des arts nègres, sous le régime du président Senghor, pour aller subir ces formations au Musée de l’Homme, à Sorbonne. C’est en 1965, qu’il est revenu à Saint-Louis.

Actuellement, le Doyen Sylla détient par devers lui, 40.000 clichés photographiques, réalisés à travers une vingtaine de thèmes, « à moi seul, avec l’appui d’une petite équipe, je peux réaliser un musée historique de documents photographiques sur l’architecture de l’île de Saint-Louis, sur les berges du fleuve, les sites touristiques et les monuments historiques de la vieille cité ». Il nous a fait comprendre qu’il a gardé pendant très longtemps, la bibliothèque de Faidherbe, qui est toujours bien entretenue au Crds.

De l’avis de M. Sylla, cette archive est une mémoire de l’époque coloniale, qui peut toujours permettre de raffermir les liens de coopération entre la France et les pays de l’Aof, « c’est un témoin des hauts faits de l’histoire, il symbolise le trait d’union culturel entre les pays de l’Aof et les colons français ».

Contrairement à ce que pensent les jeunes photographes, il soutient avec véhémence que la photographie peut bien nourrir son homme, « le studio que j’avais aménagé à Guet-Ndar, depuis plus de 40 ans, m’a permis de construire ma propre maison à Ndiolofène, les photographes qui disposent d’archives intéressantes, peuvent bien s’en sortir, moi, particulièrement, j’ai souvent l’occasion de vendre mes archives à 250.000 F, la pièce, ou plus, à des sommités du monde académique, des professeurs d’histoire, des collectionneurs, européens, américains et africains, il me suffit tout simplement d’utiliser mon agrandisseur pour réactualiser mes clichés et tirer des exemplaires, mes clients ne lésinent pas sur les moyens pour m’arracher ces documents inédits ».

A Guet-Ndar, il faisait des portraits dans son studio, il aimait les cartes postales de Pierre Tacher, qui l’avait vraiment influencé, « je réalisais des merveilles dans les cérémonies familiales, avec mon appareil ».Le vieux Sylla est nostalgique. Il éprouve du plaisir à nous rappeler la belle époque, où nos concitoyens séréres avaient migré vers la zone-Nord, pour aller s’installer à Rao, « en ce moment bien précis, Saint-Louis n’existait pas, à la place, il y avait la mer, ces séréres ont été également les premiers à s’installer dans le Fouta, lorsque la mer s’est retirée du côté de la capitale du Nord, ils sont venus s’installer dans le Gandiolais, où ils avaient pu créer des villages dénommés Bountou Ndour et d’autres localités où on compte jusqu’à présent des Ndour, des Diouck, des Sène, des Sarr, etc ».                                                                    Awa Diagne Sall KharachiZone contenant les pièces jointes

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Guédiawaye : Ahmed Aïdara retire à GFC son stade, Lat Diop annonce une plainte

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Dans une correspondance adressée à Lat Diop, président de GFC et responsable local de Benno, le maire Yewwi de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, annonce la suspension «pour un temps» de la convention dans le cadre duquel la mairie met à la disposition du club le stade Ibrahima Boye. Celle-ci a été signée sous le magistère de son prédécesseur, Aliou Sall.

D’après Les Echos, Ahmed Aïdara a invoqué «un déficit budgétaire criard». Ainsi, renseigne le journal, GFC a jusqu’au 1er octobre prochain à 18 heures pour vider les lieux. L’édile de Guédiawaye offre cependant la possibilité de renouveler la convention «dans d’autres circonstances particulières qui seront définies d’accord parties».

Les Echos rapporte que Lat Diop ne l’entend pas de cette oreille. «Il veut nous retirer le stade que Aliou Sall avait mis à notre disposition sur la base d’une convention de quatre ans, en contrepartie de l’appui financier que la ville devait octroyer à GFC. Il ne sait même pas qu’il ne peut dénoncer une convention de façon unilatérale», souligne le président du club de football.

Ce dernier informe que les avocats de GFC vont saisir la justice et que le Comité exécutif du club va se réunir ce mercredi avant de faire face à la presse demain, jeudi.

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Lenteurs au Port autonome de Dakar: Le Dg Aboubacar Sadikh Bèye explique

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Les lenteurs au niveau du Port autonome de Dakar ont été décriées pendant la réunion présidentielle sur la cherté de la vie.  Mais pour le directeur général de cette structure,  cela s’explique  par une situation conjoncturelle. En effet Aboubacar Sadikh Beye a expliqué l’indisponibilité de certains quais entrave  l’offre portuaire. Sur 23 postes, les huits sont immobilisés. Par exemple, au mole 1,  deux postes sont au service du pétrole et du gaz pour la plateforme Tortue et Sangomar. Le bateau hôpital occupe aussi un poste au Port autonome de Dakar. Deux autres postes sont mobilisés pour être modernisés et seront récupérés en octobre.

  Le directeur général du Port d’ajoute que ces lenteurs s’expliquent aussi par un atre facteur lié à la forte portuaire. « En juillet on a fait 104% en importation. La congestion terrestre est réglée parce que les camions sortent très tôt du Port  alors qu’ils pouvait y faire plus de 4 jours ».  S’agissant de la manutention, un bateau de 40 000 tonnes reste à  quai pendant 20 jours parce que les manutentionnaires font 2000 tonnes par jour. « La manutention se fait encore comme il y a 40 ans. Il faut une modernisation. Il ajoute que les concessionnaires et les lignes maritimes sont aussi dans le Port et occupent de grandes surfaces », conclut-il.

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Lutte contre le trafic illicite à Thiès : Une contrevaleur de 437 millions FCfa de produits prohibés incinérés

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La Douane de Thiès a procédé à l’incinération de produits prohibés d’une contrevaleur de 437 millions de francs CFA.

Les produits prohibés saisis en 2021, dans le cadre des opérations de « bouclage » des couloirs et réseaux de trafic illicite, sont composés de faux médicaments vétérinaires d’une contrevaleur de 175 259 382 francs CFA ; de 3529 kg de chanvre indien pour une contrevaleur de 236 940 000 francs CFA ; de sachets en plastique pour une contrevaleur de 25 000 000 francs CFA.

L’adjointe au Gouverneur de Thiès, Mme Tening Faye Ba, a supervisé la cérémonie d’incinération en présence des représentants des autres Forces de Défense et de Sécurité, du corps médical et des services en charge de l’environnement.

Le Lieutenant-Colonel Amadou Lamine Sarr, Chef du Groupement polyvalent de Recherche et de répression de la fraude a rappelé la dangerosité des produits incinérés sur la santé de la population.

Il a affirmé une fois de plus l’engagement de son unité à combattre farouchement le trafic illicite sur toutes ses formes conformément aux directives de la Direction générale des Douanes, le DG en particulier. 

L’Adjointe au Gouverneur, Tening Faye Ba, a ensuite, invité les populations, celles du littoral plus précisément, à une collaboration plus étroite avec les forces de défense et de sécurité. 

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