Le gouvernement du Sénégal, conscient de la faible mécanisation de l’agriculture, déploie des efforts constants et louables pour hausser le niveau de cette mécanisation, à travers ses programmes et politiques agricoles. De plus, une Direction spécifique est dédiée à la modernisation de l’équipement rurale (DMER).
Avec une subvention de 60% pour l’acquisition d’équipements agricoles, le Sénégal fait partie des pays qui appuient le plus ses producteurs dans ce domaine.
Selon Dr Pape Madiama Diop, chercheur de l’Isra, spécialisé dans la mécanisation agricole, l’activité rizicole dans la vallée du fleuve Sénégal est presque mécanisée sur toute la production, du travail du sol aux activités post-récoltes. Avec les initiatives du Gouvernement, on voit de plus en plus des tractrices et moissonneuses batteuses dernière génération, ainsi qu’une prolifération d’unités de transformation du riz. Malgré les efforts consentis par le Gouvernement, l’insuffisance des équipements agricoles reste l’un des facteurs principaux du non-respect du calendrier cultural. Ce dernier entraine des pertes post-récolte importantes et pose le problème de faire une double culture sans trop de risques.
Le pari de la mécanisation agricole au Sénégal, a-t-il poursuivi, s’articule aujourd’hui autour du renforcement de capacité de la ressource humaine. Cette dernière reste le levier principal de la modernisation de l’agriculture au Sénégal.
Dr Diop a laissé entendre que l’enseignement technique et la formation professionnelle offrent une réelle opportunité pour l’intégration des jeunes sur le marché du travail et soutiennent la croissance économique. Ce sous-secteur est au cœur de la réforme du système éducatif, comme en témoigne l’engagement de l’Etat d’orienter 30% des sortants vers la formation technique et professionnelle. Pour y parvenir, l’ambition est d’augmenter le pourcentage de personnes sortant du cycle de base inscrites en FPT (Formation Professionnelle Technique) de 8% en 2017 à 11,8% en 2023.
Pour accroître l’offre et la qualité dans ce sous-secteur, des interventions majeures sont identifiées. Il s’agit notamment de renforcer l’accès équitable à la formation technique professionnelle, d’améliorer la qualité de l’apprentissage et de la valoriser dans le système éducatif national.
En effet, les premières formations dans le domaine de la conduite et de l’entretien des équipements agricoles n’ont commencé à voir le jour qu’au cours des quatre dernières années.
Madiama Diop a notamment cité le BTS (Brevet technique supérieur) de mécanique agricole du Lycée Technique André Peytavain de Saint Louis, le BTS (Certificat Technique Supérieur) en Matériel Agricole / Machinisme Agricole de l’ISEP (Institut Supérieur de l’Enseignement Professionnel), le baccalauréat technique en conception Agroéquipement du lycée technique André Peytavain, la spécialisation professionnelle en conducteur d’équipement agricole (lycée technique André Peytavain).
Les projets de recherche et développement mettent en place des ateliers de renforcement des capacités pour améliorer la gestion et l’utilisation des équipements, mais ceux-ci restent insuffisants compte tenu du nombre de matériels agricoles en panne dans le monde rural.Les sortants de ces formations sont souvent très bien insérés dans le monde professionnel, on les retrouve chez les fabricants d’équipements agricoles, chez les fournisseurs d’équipements agricoles, dans les exploitations agro-business dans la zone.
Awa Diagne Sall Kharachi
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