La candidate du RN à la présidentielle Marine Le Pen a fustigé mardi l’idée de « souveraineté européenne » défendue selon elle par les « jumeaux Macron-Pécresse » qui lui « paraît totalement incompatible avec la fonction présidentielle » garante de « l’indépendance nationale ».
« Défendre l’idée de souveraineté européenne comme le font les jumeaux Macron-Pécresse me paraît totalement incompatible avec la fonction présidentielle » qui est « garant(e) de l’indépendance nationale », a déclaré la candidate lors d’une conférence de presse organisée la veille d’un discours d’Emmanuel Macron à Strasbourg pour lancer la présidence française du Conseil de l’UE (PFUE).
La présidentielle sera l’occasion de « trancher entre deux visions de l’Europe », celle des « européistes », d’une Union « dominatrice des nations », et « celle que je porte d’une alliance européenne des nations », a fait valoir l’ancienne députée européenne de 2004 à 2017.
Marine Le Pen a aussi reproché à son adversaire politique de 2017 de vouloir « faire avancer le pacte des migrations, c’est-à-dire dessaisir les États de leurs compétences en matière migratoire » et « organiser la submersion démographique de l’Europe ».
Pour la candidate d’extrême droite, Emmanuel Macron est « le seul chef d’État à ne pas vouloir utiliser cette présidence pour faire avancer les intérêts spécifiques de son pays ». « Il est resté pendant quatre ans le factotum de Mme Merkel », l’ancienne chancelière allemande, et son projet pour l’UE est « irréaliste, dangereux ».
Quant à la candidate de LR Valérie Pécresse, elle « partage la même vision de l’UE qu’Emmanuel Macron » et n’a « aucune vision nationale », alors que Les Républicains sont « divisés entre mondialistes et nationaux », selon Marine Le Pen.
Elle a salué les « actes de résistance » des dirigeants conservateurs hongrois et polonais à l’égard de l’UE, qu’elle a rencontrés à l’automne.
Elle a déploré que l’UE « ne conçoive pas l’Europe comme une communauté de civilisation mais comme un vaste marché » économique.
« La destruction de notre identité est devenue le leïtmotiv des technocrates bruxellois », a-t-elle lancé, en évoquant une « identité propre de l’Europe » fondée sur « son héritage chrétien » et « nourrie de l’esprit grec, de l’ordre romain ».
« Dans l’UE tout reste à changer », a-t-elle conclu en prônant notamment le rétablissement de « contrôles permanents aux frontières nationales », la « sortie » du marché européen de l’énergie qui est une « absurdité totale », et « la sortie des produits agricoles des accords de libre-échange ».
Plusieurs autres candidats ont prévu de s’exprimer sur l’Europe avant le discours de M. Macron. Son adversaire Eric Zemmour en parlera mercredi à Calais.