La transition tchadienne a donc choisi hier, lundi 26 avril, son Premier ministre. Le chef du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Déby, a nommé Albert Pahimi Padacké à cette fonction. Un choix accueilli diversement. Certains mouvements d’opposition et de la société civile ont annoncé des manifestations ce mardi et de premiers graves incidents ont été signalés. Deux morts sont confirmés au Tchad.
Des manifestants se sont réunis très tôt ce mardi matin à Ndjamena – notamment dans les 7e et 9e arrondissements malgré l’interdiction de manifester des autorités, rapporte notre correspondante à Ndjamena. Des manifestations ont eu lieu aussi dans d’autres villes du pays et à Moundou où un manifestant a été tué. Il y a un autre mort à Ndjamena, selon une source policière.
Dans la capitale, les manifestants se sont fait entendre avec des coups de sifflet et pancartes en main où l’on peut lire : « Non à une monarchie au Tchad ». Des pneus ont également été brûlés, dégageant une épaisse fumée noire. D’autres crient : « Il faut remettre le pouvoir aux civils » ou encore « Non aux soutiens de la France ! » Il y a un fort sentiment anti-français chez les manifestants qui menacent les stations Total qui sont les intérêts français les plus visibles.
C’est surtout dans le 9e arrondissement que l’on a observé la plus forte mobilisation, rapporte notre correspondant à Ndjamena. Les manifestants ont même réussi à bloquer la route nationale qui va jusqu’au sud du pays. Ce qui a obligé les forces de l’ordre à bloquer la circulation sur certains ronds-points.
Les forces de l’ordre, policiers et militaires sont très mobilisés et tentent de les disperser. Des gaz lacrymogènes ont été tirés pour disperser ces groupes de manifestants.
La désignation d’Albert Pahimi Padacké comme chef du gouvernement de transition a été une nouvelle surprise pour les Ndjamenois qui s’attendaient à ce qu’un nouveau visage politique prenne les rênes de l’exécutif. « On fait du neuf avec du vieux », nous lance un commerçant du marché à mil. « Ça nous montre que rien ne va changer », nous dit une vendeuse un peu plus loin.
L’opposition et la société civile ont décidé de faire pression ce mardi sur le Comité militaire de transition et d’exiger sa démission.
You must be logged in to post a comment Login