Le Directeur Général de la Saed, Aboubacry Sow, dans le cadre d’une tournée qu’il est en train d’effectuer dans la vallée, en vue de s’enquérir des conditions dans lesquelles se déroule cette présente campagne de hivernale de production agricole, s’est rendu dans le département de Podor.
Il a été chaleureusement accueilli par les responsables et membres des organisations paysannes de cette partie du Fouta et particulièrement par Mouhamadoul Khaly Sall, un jeune domicilié à Thiès, où il a fait ses études, avant de revenir s’investir dans l’agriculture à Donaye.
Ce jeune, revenu au bercail, plus précisément à Donaye, terre de ses ancêtres, a fait comprendre au Dg de la Saed et à la forte délégation qui l’accompagnait, qu’il a démarré ses activités agricoles dans la vallée, depuis six ans, en exploitant une petite parcelle de 0, 30 ha. Ses explications ont séduit le Dg de la Saed et les membres de son staff. Il a démontré comment il est parvenu à faire partie des leaders de l’Agriculture dans le Podor. Selon ce jeune cultivateur de Donaye, si on exploite dans de bonnes conditions une parcelle d’1 ha d’oignon, on pourrait se retrouver avec 700 ou 800 sacs d’oignon, vendus à 10.000 FCfa, le sac, « ce qui permet d’enregistrer un bénéfice de 6, 2 millions Cfa, après avoir défalqué toutes les charges d’exploitation ».
Dans son argumentaire, il précise que même les ministres et les Dg n’arrivent pas à avoir ce qu’il gagne dans son champ d’oignon. S’adressant aux jeunes qui rêvent de réussir à travers l’émigration clandestine, il les a invités à venir exploiter ces nombreux créneaux du développement économique de la vallée, qui ne cessent d’enrichir les cultivateurs, les éleveurs et autres acteurs du monde rural.
Il a surtout laissé entendre que ses revenus tirés de l’agriculture, lui permettent de résoudre tous ses problèmes, d’aider et de soutenir financièrement ses parents, les jeunes de Donaye et autres concitoyens.
Après avoir exercé les métiers de boutiquier, de magasinier-pointeur dans certaines entreprises de la place, d’autres fonctions, le jeune Khaly Sall, avait finalement pris la ferme décision d’aller retourner la terre à Donaye. Aujourd’hui, non seulement, il ne regrette pas cette décision, mais il s’est surtout rendu compte que certains de ses amis enseignants rêvent de démissionner de leur fonction enseignante pour le retrouver dans les exploitations agricoles de la vallée.
Il a aussi constaté que des milliers de jeunes viennent des quatre coins de notre pays pour trouver un emploi dans la vallée, lors de la récolte des produits agricoles. Certains d’entre eux parviennent à avoir des salaires de 300.000 à 500.000 FCfa dans les champs de Podor. Khaly Sall n’a pas manqué de rendre un vibrant hommage à l’Etat, qui n’a pas hésité à mettre en place dans la vallée des motopompes très modernes, haut de gamme et de dernier cri, « j’ai pu bénéficier de ce matériel car je me suis retrouvé avec un Groupe Motopompe dont la valeur marchande globale peut être estimée à 12 millions Cfa, ce que nous demandons aujourd’hui au Gouvernement et à la Saed, c’est d’augmenter les aménagements hydro agricoles et de poursuivre cet encadrement technique et cet appui-conseil assurés régulièrement par la Saed dans la vallée ».
Visiblement content et très satisfait de la détermination de ce jeune cultivateur de Thiès, qui gère une exploitation agricole à Donaye, le Dg de la Saed s’est dit agréablement surpris par l’ambition noble de ce jeune agriculture, résolument engagé à s’enrichir dans l’agriculture, à aider ses parents, ses proches et ses concitoyens.
Aboubacry Sow s’est dit fier d’entendre ce jeune dire qu’il gagne plus qu’un ministre et qu’il s’est lancé dans les activités agricoles en démarrant avec une exploitation de 0, 30 ha. Ainsi, grâce à sa détermination, aux efforts constants et louables qu’il a déployés depuis six ans, à ses performances, il fait partie aujourd’hui des leaders dans le domaine de l’entreprenariat agricole. Le Dg de la Saed l’a vivement félicité, tout en exhortant d’autres jeunes sénégalais à s’inspirer de cet exemple pertinent pour réussir dans la vallée, « nous envisageons de discuter avec les maires pour voir comment aider de nombreux jeunes à accéder aux ressources foncières et à bénéficier auprès de la Délégation à l’entreprenariat rapide, des financements pour faire de la riziculture dans la vallée et mener d’autres activités agricoles ».
Le Patron de la Saed s’est réjoui de cette tournée qui lui permet d’échanger avec les producteurs sur leurs difficultés, leurs contraintes et les perspectives de la campagne agricole. A Podor, il a fait comprendre à ces derniers que l’agriculture occupe une place très importante dans la deuxième phase du Programme d’actions prioritaires, validé récemment par le chef de l’Etat et qui permet de contribuer efficacement à l’atteinte des objectifs de notre souveraineté alimentaire.
Le Dg de la Saed est ensuite revenu largement sur le record d’emblavure enregistré cette année à Podor, où 6200 ha sont actuellement emblavés en riz, sans compter les 9000 ha emblavés lors de la campagne de saison sèche chaude (ce qui fait un total de près de 16.000 ha emblavés en riz dans ce département). Compte-tenu de tous ces efforts déployés par les paysans, il n’a eu aucune difficulté à constater et à admirer de très belles parcelles, qui donnent une idée des bons rendements attendus dans ces champs, où on note déjà un état de développement végétatif satisfaisant des cultures.
Aboubacry Sow a promis aux producteurs de trouver les solutions les plus adéquates au problème lié à la présence des piqueurs-suceurs et autres parasites tels que les rats dans les champs.
Il a tenu également à rappeler que le président Macky Sall a résolu le problème du coût de l’électricité noté dans les exploitations agricoles, en demandant récemment, lors d’une réunion du conseil des ministres, aux ministres de l’énergie, des finances et du budget, de l’économie et de l’agriculture, de veiller à la suppression de la prime fixe sur l’électricité, au niveau des stations de pompage et des rizières, et l’exonération de la TVA non récupérable sur les intrants pour l’industrie de la filière riz.
Le chef de l’Etat venait ainsi de prendre la décision de réduire les charges des producteurs et des transformateurs du paddy. Il a, à ce propos, insisté longuement sur d’autres stratégies qui seront mises en œuvre par la Saed, pour expliquer aux producteurs comment faire pour diminuer les montants des factures d’électricité, « il s’agira dans un premier temps de les aider à séparer leurs compteurs d’électricité ». Le Dg de la Saed a enfin expliqué aux producteurs la nécessité d’entretenir les aménagements hydro agricoles « comme nous entretenons régulièrement nos maisons et nos véhicules ».
Quant à Nazirou Sall, chef du village de Donaye-Taredji et président du cadre national de concertation des ruraux, il s’est réjoui de cette tournée, appréciant vivement cette collaboration entre la Saed et les producteurs. Il a tenu, vaille que vaille, à rappeler que l’actuel Dg de la Saed a le sens de l’écoute et respecte les organisations paysannes, en étant constamment à leur chevet. Selon lui, Aboubacry Sow fait des descentes régulières dans la vallée pour échanger avec les responsables et membres des organisations paysannes, recueillir leurs avis et leurs doléances, etc.
Nazirou a également félicité ces nombreux jeunes qui ont pris la ferme décision de cultiver, à l’image de Khaly Sall de Donaye, qui prêche par l’exemple, en démontrant qu’il est capable de mettre en valeur 40 ha, c’est un adepte du concept « Guem-sa-bopp », dans la mesure où il sait ce qu’il veut et où il va. A en croire le président du Cncr, d’autres jeunes se sont engagés dans la production de la patate douce, « ils sont pragmatiques et s’évertuent à contribuer à l’intégration agrosylvopastorale ».
Mbagnick Kharachi Diagne
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