Pendant 40 jours, plus de 40 jeunes des départements de Saint-Louis et de Dagana, âgés de 15 à 35 ans, ont subi une formation en câblage téléphonique et informatique, mise en œuvre par l’Institut Supérieur Africain de Formations Spécialisées (Isfos) de Saint-Louis, aménagé à Ngallèle. Ils ont été répartis en deux cohortes, pour leur permettre de bénéficier de deux sessions de formation de 20 jours. Il s’est agi ainsi de former ces jeunes, dont la plupart sont titulaires d’une licence professionnelle en informatique et en gestion. Cependant, nombre d’entre eux n’arrivent pas à trouver un emploi, faute de qualification dans les spécialités les plus sollicitées sur le marché du travail, notamment, le câblage téléphonique et informatique. Ainsi, l’ISFOS juge pertinent de les former en câblage téléphonique et informatique pour contribuer à l’amélioration de leur employabilité et augmenter leurs chances d’être recrutés par des entreprises qui évoluent dans le secteur digital.
Le Directeur de l’Isfos/Saint-Louis, Dahirou Dièye, s’est réjoui de ces deux sessions de formations, en mettant l’accent sur la lutte contre le chômage. IL a précisé que cette formation permettra aux bénéficiaires d’exercer les métiers d’Opérateur en câblage téléphonique et informatique et de Gérant d’entreprise de câblage téléphonique ou informatique.
Il a rappelé qu’avec une croissance annuelle de plus que 6%, le Sénégal montre un développement économique prometteur qui contribue à la réduction de la pauvreté et à la stabilité politique dans la région de l’Afrique de l’Ouest. Toutefois, les perspectives professionnelles de la jeune population (80% ont moins de 35 ans) sont souvent insuffisantes. Dans les régions rurales, seulement 1 sur 5 dispose d’un emploi fixe et permanent ce qui crée des mouvements de migration vers l’étranger ainsi que vers les grandes villes comme Dakar, St Louis et Thiès.
Selon M. Dièye, le programme « Réussir au Sénégal » qui est mis en œuvre par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (giz) GmbH, cible la création de perspectives professionnelles pour les jeunes Sénégalais ci-inclus des rapatriés. L’utilisation innovante des énergies renouvelables dans les régions rurales est un bon exemple pour la création de nouvelles opportunités d’emploi. L’objectif de promouvoir l’accès de jeunes Sénégalais à des métiers attractifs et pertinents sera atteint à travers des ateliers de formation accompagnés par des campagnes de sensibilisation.
La GFA, a-t-il poursuivi, est chargée de la mise en œuvre de la composante « formation professionnelle » du programme à partir de 5 antennes (Thiès, St Louis, Tambacounda, Kolda et Kaolack) sur le territoire du Sénégal. Dans une approche multiniveau et étroitement intégrée dans les activités de la GIZ, GFA promeut des centres de formation professionnelle, lycées techniques, chambres de métiers et d’autres prestataires de formation privés et étatiques à offrir des cours à court et à long terme dans des métiers attractifs et pertinents. L’objectif est d’offrir une opportunité de perspective à plus de 10.000 jeunes pendant les deux années de la mission jusqu’en fin janvier 2021.
Abondant dans le même sens, Mme Yéné Diop, Conseillère Technique de la GFA/Giz, s’est appesantie sur les objectifs qui consistent à améliorer l’employabilité des jeunes et leur insertion dans le marché de l’emploi. Elle a fait savoir que GFA intervient avec le prestataire de formation berlinois RENAC GmbH, un spécialiste en énergies renouvelables.
Au Sénégal, a-t-elle indiqué, les performances économiques enregistrées dans les années 2000 – 2010 sont restées en deçà des espérances à la suite de l’alternance. L’économie sénégalaise a renoué avec la croissance, le P.I.B réel ayant crû de plus de 5% par an en moyenne.
A en croire Mme Yéné Diop, ces performances n’ont cependant pas contribué autant qu’on pouvait espérer à l’amélioration des conditions de vie des populations et à réduire la pauvreté. La proportion des ménages en dessous du seuil de pauvreté est encore au-dessus de 60 %.
Aujourd’hui, a-t-elle souligné, touchée de plein fouet par la pandémie de COVID-19, l’économie sénégalaise, qui espérait réaliser un taux de croissance de 6,8% cette année, pourrait en faire seulement 3% (GRI, 2020).
Les mesures prises par l’Etat pour la lutte contre la pandémie (fermetures des frontières, le couvre-feu, et l’interdiction des voyages entre régions) ont fortement affecté de nombreux secteurs, rendant encore plus aigu le problème de l’emploi : 96,4% des emplois sont générés par le secteur informel contre 3,6% d’emplois du secteur formel.
Malgré cela, la réaction du secteur des TIC a été encourageante. Il a permis aux administrations et entreprises de continuer à fonctionner et à de nombreuses personnes de travailler à domicile et de communiquer avec leurs proches, ainsi qu’à garder les canaux de communication ouverts.
Cela va accroitre la demande de formation aux métiers de maintenance réseau à Saint-Louis qui était déjà forte avec l’urbanisation rapide. Les besoins en installations téléphoniques et informatiques pour les ménages, les entreprises et les administrations publiques sont en croissance continue, alors que le déficit en ressources qualifiées reste important.Elle a enfin laissé entendre que tout cela fait la pertinence de ce projet de formation en câblage téléphonique et informatique initié par l’Institut Supérieur Africain de Formations Spécialisées de Saint-Louis (ISFOS).
Mbagnick Kharachi Diagne
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