Le mois de septembre, symbolique, religieusement festif, rassembleur, pour lequel se mobilisent des milliers de dahiras, d’associations islamiques, de kurel et autres fédérations de fidèles khadres, mourides, tidianes, niassénes, layénes, etc., est resté gravé en fer rouge dans la mémoire de la Umma Islamiqu, qui n’oubliera jamais les deux rakaas que le fondateur du mouridisme Cheikh Ahmadou Bamba avait effectués le 5 septembre 1895 devant les autorités coloniales pour défendre l’Islam et rappeler qu’il n’y a de pouvoir et de puissance qu’en Allah, l’Eternel.
Mais, cette année, compte-tenu de la propagation vertigineuse de la mandémie du Coronavirus dans notre pays, en Afrique et dans le monde, ce Magal n’aura pas lieu.
Conformément aux instructions et directives du Khalife Général des mourides, Serigne Mountakha Ibn Serigne Bassirou Mbacké, le président du kurel des deux raakas de Saint-Louis, Serigne ahmeth Fall et les membres de son staff, ont produit un communiqué de presse pour annoncer l’annulation de toutes les manifestations qui étaient prévues cette année dans le cadre du Magal des deux raakas. Cet événement religieux de grande envergure sera marqué en 2020 par une journée sobre de récital du Saint-Coran.
En cette période du mois d’août, la ville tricentenaire de Saint-Louis avait l’habitude de changer de couleur et de se métamorphoser sous l’affluence de milliers de fidèles musulmans qui ralliaient les différents sites où le Fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, s’était recueilli pour entrer en communion avec Dieu, Le Tout Puissant, Le Clément et Le Miséricordieux.
C’était aussi la période où la capitale du Nord, ancienne capitale de l’Afrique Occidentale Française, longtemps considérée comme un centre d’excellence, de téranga, du bon goût et de la douceur, vivait à un rythme exceptionnel, accueillait ses hôtes de marque, devenant le plus important pôle de convergence des musulmans de la diaspora qui venaient de partout pour participer activement à la commémoration de l’Acte Historique que Cheikh Ahmadou Bamba avait posé devant les autorités coloniales.
C’était également l’occasion de se ressourcer, de renouveler leur acte d’allégeance et d’effectuer des ziarras auprès des guides, des érudits du Saint Coran, et autres chefs religieux mourides, de formuler d’intenses prières partout où le Cheikh avait séjourné avant d’être jugé et déporté au Gabon par le Gouverneur colonial d’alors et autres membres du conseil privé.
Cet événement religieux de grande envergure draine de plus en plus un nombre impressionnant de fidèles musulmans qui viennent des quatre coins du pays, de tous les continents, pour rendre encore hommage à Cheikh Ahmadou Bamba qui avait, de son vivant, tenu à faire comprendre à son entourage, que tout événement qui le concerne, rassemble chaque année, un monde beaucoup plus important.L’ampleur de cette grande fête de l’islam, selon les membres du kurel, avait également fait dire au Président Abdoulaye Wade que « le Magal des deux rakaas est le deuxième grand événement religieux des mourides, après le grand Magal de Touba».
Mbagnick Kharachi Diagne
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