Le verdict est
tombé dans le procès des maisons préfabriquées à Kinshasa. Vital Kamerhe et
Samih Jammal ont été condamnés à « 20 ans de travaux forcés » pour
infraction de détournement de 48 millions de dollars. Vital Kamerhe, directeur
de cabinet du président Félix Tshisekedi, est aussi condamné à 10 ans de non
éligibilité. Le tribunal décide aussi de l’exclusion définitive du territoire
national de Samih Jammal.
M. Kamerhe, 61 ans, a été
reconnu coupable du « détournement de deniers publics portant sur le montant de 48.831
millions de dollars » avec son principal co-accusé,
l’entrepeneur libanais Jammal Samih, 79 ans. Le tribubal a prononcé d’autres
peines de travaux forcés pour d’autres délits à leur encontre.
Arrêté le 8 avril, Vital Kamerhe était la plus haute personnalité en détention
provisoire dans le cadre de l’enquête sur le programme d’urgence dit « des 100
jours » lancé par le président Félix Tshisekedi en mars
2019. L’affaire marque un tournant dans la lutte contre la corruption en RDC.
« Nous
irons en appel », a indiqué à l’AFP
l’un de ses avocats, Me Jean-Marie Kabengela, jugeant cette
peine, contraire à la Constitution.
M. Kamerhe a été condamné à d’autres peines
(deux fois deux ans de travaux forcés pour le détournement d’autres sommes, et
15 ans de prison pour corruption).
En effet, il était accusé d’avoir détourné des fonds publics alloués à la
construction de 1.500 logements sociaux dans le cadre du programme dit
des « 100
jours » du nouveau chef de l’Etat, Félix Tshisekedi,
investi le 24 janvier 2019.
« Ce n’est
pas moi qui suis attaqué, c’est le président de la République »,
avait-t-il glissé face au parquet qui lui avait justement reproché sa « tendance à se cacher
derrière le chef de l’État » Félix Tshisekedi.
Bien plus qu’un simple directeur de cabinet, M. Kamerhe s’était désisté en
faveur de M. Tshisekedi avant l’élection présidentielle du 30 décembre
2018. Il devait être lui-même candidat à la prochaine élection en 2023,
selon un accord politique entre les deux hommes à Nairobi en novembre 2018.
« Le
gouvernement a pris toutes les dispositions nécessaires en vue de faire face à
tout mouvement pouvant résulter du verdict attendu », lit-on
dans le compte rendu du Conseil des ministres qui s’est tenu vendredi.
You must be logged in to post a comment Login