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Argentine : le coronavirus, nouveau coup dur pour une économie malade.

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Avec une économie déjà bien malade, l’Argentine tente depuis plusieurs semaines de renégocier sa dette publique, une des plus élevées au monde. Elle doit désormais composer avec les conséquences de la pandémie de coronavirus, ainsi qu’avec celles la chute abrupte des cours du pétrole.

L’Argentine est aux prises avec une profonde crise économique, la pire depuis 2001. L’économie est en récession depuis près de deux ans, le taux de pauvreté atteint près de 40% et l’inflation en 2019 a dépassé 50%.

Sa dette publique représente plus de 311 milliards de dollars, soit plus de 90% du produit intérieur brut, dont plus de 30 milliards de dollars de remboursements sont à effectuer d’ici fin mars.

Buenos Aires souhaite retarder l’échéance sur certains de ses emprunts, mais aussi trouver un accord avec des créanciers privés pour en réduire le montant. Le 4 mars, le gouvernement avait indiqué avoir choisi les banques d’affaires HSBC, Lazard et Bank of America pour l’assister dans ce processus.

« L’économie s’est effondrée l’an dernier, ça va sûrement se poursuivre cette année et je ne sais pas, avec toute cette tension internationale, si cette crise ne va pas s’approfondir. Le monde fait en sorte de rendre notre sortie (de crise) plus difficile », a regretté il y a quelques jours le président de centre gauche Alberto Fernandez.

À l’image des autres places financières mondiales, prises de panique par les effets du nouveau coronavirus, la Bourse de Buenos Aires a plongé cette semaine et le risque pays a bondi au-dessus des 3 000 points, son niveau le plus haut depuis 2005.

A cela s’est ajouté la dégringolade des cours du baril, qui ont encaissé en début de semaine leur pire baisse en près de 30 ans en plongeant d’environ de 25%. Une chute due à l’échec des discussions entre les producteurs du Golfe, au premier rang desquels l’Arabie saoudite, et la Russie pour réduire la production.

Un contexte qui a de quoi inquiéter le gouvernement d’Alberto Fernandez, lequel comptait sur son méga-gisement d’hydrocarbures non conventionnels de Vaca Muerta (sud) pour sortir la tête de l’eau et relancer l’économie.

Le ministre de la Production, Matias Kulfas, assure cependant que « l’intérêt des entreprises pour Vaca Muerta reste intact, malgré la crise ».

« Monde en flammes »

Le gisement de Vaca Muerta s’étend sur 30 000 kilomètres carrés en Patagonie et représente 43% de la production totale de pétrole du pays.

De nombreuses compagnies pétrolières, dont les géants Chevron, Shell et Total, opèrent à Vaca Muerta, considérée par le département américain de l’Energie comme la deuxième réserve mondiale de gaz de schiste, et située au quatrième rang mondial pour le pétrole de schiste.

Une manne financière pour ce pays fréquemment secoué par des crises économiques et constamment à la recherche de devises.

L’activité de Vaca Muerta a débuté en 2013 et jusqu’ici seul 5% de sa superficie est exploitée, selon Alejandro Einstoss, de l’Institut argentin de l’Energie.

Mais il serait illusoire de penser que c’est « un ticket gagnant du loto qui va permettre d’apporter des devises », a prévenu M. Einstoss. « Vaca Muerta a un potentiel qui doit encore être démontré sur les marchés compétitifs », a-t-il souligné.

Cet expert se veut néanmoins rassurant sur l’avenir du site.

« L’industrie regarde sur le long terme. Les grandes décisions d’investissement ne se prennent pas en fonction du prix actuel du baril, à 30 dollars, ou de celui de janvier, lorsqu’il était à 70 dollars », a fait valoir M. Einstoss.

Paradoxalement, l’assombrissement du panorama économique mondial pourrait être bénéfique pour l’Argentine, juge-t-il.

« Il y a une décélération violente de l’activité économique globale. Mais je suis optimiste concernant la restructuration de la dette argentine, car ce n’est pas la même chose de faire cela à un moment où le monde est en flammes que lorsque le pays constitue le seul problème », estime l’économiste Pablo Tigani, du cabinet Hacer.

« Les échéances (de remboursement) doivent à tout prix être retardées si les gens ne peuvent même pas sortir dans la rue, les taux vont baisser suite à la décision de la Fed et si tous les bons et titres baissent, la décote pour les Argentins doit être plus importante que prévu », ajoute-t-il.

Avec AFP.

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Invasion russe : le chef de la diplomatie ukrainienne à Dakar en octobre

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Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, est attendu à Dakar les 3 et 4 octobre prochain. D’après Le Quotidien, qui donne l’information, il sera reçu par son homologue sénégalaise, Aïssata Tall Sall, et le Président Macky Sall.

Le journal souligne qu’à travers ce déplacement au Sénégal, qui assure la présidence de l’Union africaine, Kiev cherche à élargir son cercle d’amis dans ce contexte d’invasion russe et, surtout, à établir des rapports solides avec les pays du continent.

«Je suis convaincu que le Président Macky Sall peut jouer un rôle important en tant que président en exercice de l’Union africaine», avait déclaré Dmytro Kuleba, en juin dernier, dans un entretien avec le journal Le Quotidien.

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Iran: au moins 76 personnes tuées dans la répression des manifestations selon une ONG

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Au moins 76 personnes ont été tuées en Iran dans la répression des manifestations déclenchées il y a dix jours par la mort d’une jeune femme détenue par la police des mœurs, a indiqué lundi une ONG. 

Selon l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, « au moins 76 personnes ont été tuées dans les manifestations » dont « six femmes et quatre enfants », dans 14 provinces du pays. L’IHR a affirmé avoir obtenu des « vidéos et des certificats de décès confirmant des tirs à balles réelles sur des manifestants ».

Les protestations ont éclaté le 16 septembre après le décès à l’hôpital de Mahsa Amini, une jeune Iranienne de 22 ans, arrêtée trois jours auparavant à Téhéran pour non-respect du code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique d’Iran. Depuis, les Iraniens descendent chaque soir dans la rue à Téhéran et ailleurs dans le pays. Les autorités iraniennes ont elles jusque-là donné un bilan de 41 morts incluant manifestants et forces de l’ordre. Elles ont aussi annoncé l’arrestation de plus de 1 200 manifestants. 

Tirs à balles réelles

Ce lundi soir, les protestations ont repris avec les mêmes slogans de « Mort au dictateur » dans la capitale et dans d’autres villes, selon des témoins. À Tabriz dans le nord-ouest, une vidéo diffusée par l’IHR a montré des policiers tirant du gaz lacrymogène contre les manifestants. Le bruit des tirs de balles y est en outre entendu.

Selon de récentes vidéos publiées par l’AFP, la police anti-émeute a, lors des protestations, frappé des manifestants à coups de matraque et des étudiants ont déchiré de grandes photos du guide suprême Ali Khamenei et de son prédécesseur, l’imam Khomeiny. Et d’après des groupes de défense des droits humains, elle a aussi tiré des plombs et à balles réelles sur les protestataires qui ont lancé des pierres, incendié des voitures de police et mis le feu à des bâtiments publics. D’autres images ont montré des femmes enlevant et incendiant leurs voiles ou se coupant symboliquement les cheveux, encouragées par la foule, dans plusieurs villes.

Outre les plus de 1 200 arrestations par les autorités, le Comité pour la protection des journalistes a fait état lundi de l’arrestation de 20 journalistes iraniens depuis le 16 septembre.

L’UE dénonce l’usage « généralisé et disproportionné de la force »

Face à la répression, l’Union européenne a dénoncé l’usage « généralisé et disproportionné de la force ». Condamnant la « répression brutale » de la contestation par Téhéran, la France a indiqué lundi soir qu’elle examinait avec ses partenaires européens « les options disponibles en réaction à ces nouvelles atteintes massives aux droits des femmes et aux droits de l’homme en Iran ».

Le président américain Joe Biden a, lui aussi, dénoncé la répression des manifestations, se disant solidaire des « femmes courageuses d’Iran ». Le Canada a décidé d’imposer des sanctions contre une dizaine de responsables iraniens et d’entités dont la police des mœurs. Et Berlin a appelé l’Iran à « ne pas recourir à la violence » contre les manifestants.

Mais les autorités iraniennes restent fermes. Samedi, le président conservateur Ebrahim Raïssi a appelé les forces de l’ordre à agir contre les manifestants, qualifiés « d’émeutiers ». Après lui, le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejei, a exclu toute « indulgence » envers les instigateurs des « émeutes ».

RFI

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RDC: Kinshasa confrontée à la résurgence d’attaques des «kulunas»

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La terreur règne dans plusieurs communes de Kinshasa à la suite de la résurgence des attaques des « kulunas », criminels qui amputent des membres, tuent, rackettent et volent des biens, le jour comme la nuit. Les autorités assurent que la situation est sous contrôle, mais la flambée des cas inquiète la société civile. Les députés dénoncent un vide sécuritaire dans la capitale.

Le cas le plus récent des attaques des « kulunas » est celui d’un policier tué durant le week-end du 24-25 septembre à coups de machettes dans la commune de Kimbanseke, la plus peuplée des 24 communes de la capitale Kinshasa. Le député provincial Erick Bukula est excédé :

« La police n’arrive plus à contenir le phénomène. Il y a des  » kulunas  » qui abattent, tranchent la main ou la tête de telle ou telle personne, qui blessent même des policiers. Ils sont devenus comme des milices pour des règlements des comptes. »

La police fait, selon lui, face à plusieurs problèmes, dont des effectifs réduits, mais pas seulement : « Dans plusieurs communes, comme dans la commune de Limete par exemple, avec 14 quartiers, vous serez étonnés de savoir qu’il y a moins de quatre sous-commissariats. Dans ces commissariats, vous ne trouverez que trois ou quatre policiers, soit un seul qui a une arme à feu. Donc, il y a un problème d’effectifs, d’équipements et de recrutement des policiers. Le gouvernement national devrait financer la police de Kinshasa en ce qui concerne la sécurité. »

Le chef de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo, assure que la situation est sous contrôle grâce aux opérations de bouclage et des patrouilles de routine. Mais il attend une plus grande collaboration :

« Nous ne sommes pas débordés ni dépassés. Il y a des mesures que nous allons prendre pour endiguer le phénomène. La difficulté, c’est la collaboration de la population, parce que ces  » kulunas  » ne sont pas des extra-terrestres. Ils habitent dans des maisons, des parcelles, ils ont des parents et tout ça. J’appelle la population à collaborer toujours, pour charger les  » kulunas  » pour que ces gens puissent être condamnés par la justice. Nous avons installés des boîtes aux lettres anonymes dans chaque commune pour que les populations se sentent à l’aise de venir dénoncer. »

Des milliers de « kulunas » ont été mis aux arrêts depuis le début de l’année par la police. Certains ont été envoyés au service national pour leur rééducation, tandis que d’autres ont été déférés devant la justice.

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