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Mamadou Lamine DIANTE: « l’Etat a resserré les mailles pour avoir le minimum de bacheliers ».

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Selon Mamadou Lamine DIANTE, il y a un calcul du ministère de l’Enseignement supérieur pour réduire les bacheliers. C’est parce que l’Etat a resserré les mailles pour avoir le minimum de bacheliers, vu les difficultés dans l’orientation. Les propos sont de Mamadou Lamine Dianté qui pense également que les autorités ont décidé d’étouffer les littéraires pour faire la promotion des scientifiques. Les premières tendances des résultats du bac  indiquent plutôt un faible taux de réussite. Avez-vous la même impression ? Quand on suit les statistiques, le 1er tour, c’est entre 7 et 10% pour les résultats qu’on a globalement dans plus de la moitié des académies. Peut-être qu’au second tour, si tout le monde passe – ce qui est utopique –, on serait à 30% de réussite, d’après les tendances que nous avons. Or, même les années jugées les plus critiques ont été autour de 34%. Cela veut dire que c’est une volonté de l’Etat de réduire drastiquement le nombre de bacheliers pour les raisons qu’on a évoquées tantôt. Si vous prenez le département de Bignona, on est autour de 5,5%, alors que Ziguinchor était l’une des académies qui avaient les meilleurs résultats au baccalauréat, comme au Bfem d’ailleurs. Donc, globalement on est autour de 7% au premier tour. Je crois que c’est quand mêmes une grosse surprise. Finalement, les petites embellies viennent des séries scientifiques qui semblent être mieux loties que les séries littéraires, car les difficultés, c’est souvent dans les séries littéraires. A votre avis, à quoi sont dus ces mauvais résultats ? En réalité, le gouvernement n’a aucun intérêt à avoir beaucoup de bacheliers. En fait, il s’est tiré une balle dans les pays en se substituant aux universités ou aux facultés qui étaient censés procéder à l’orientation des bacheliers. Maintenant, quand le gouvernement lui-même, avec des calculs politiciens se substitue à des facultés, l’obligation lui est faite d’orienter tous les bacheliers. Depuis lors, il y a toujours des remous. De ce fait, il se trouve dans des difficultés par rapport à leur prise en charge sur le plan des bourses ou des aides, mais également par rapport à l’obligation de paiement aux instituts privés. Concrètement, qu’est-ce que l’Etat a fait pour réduire le nombre de bacheliers ? Ce qui se passe, c’est que l’Office du Baccalauréat a mis des conditions de plus en plus drastiques en défaveur des candidats. D’abord, l’obligation des correcteurs de faire la correction sur place, ensuite pour cette année particulièrement ils ont réduit de façon drastique le nombre de correcteurs, c’est pour cela que les élèves ont attendu 8 jours pour avoir les premiers résultats. Le nombre de correcteurs a été fortement réduit dans les centres En plus de ça, je crois que les sujets n’étaient pas forcément à la portée du candidat moyen, surtout dans les séries littéraires. Maintenant ils vont donner une fausse impression : ils vont donner effet à l’une des recommandations de la concertation nationale sur l’Enseignement supérieur, à savoir inverser la courbe par rapport au nombre de bacheliers littéraires sur le nombre de bacheliers scientifiques et techniques. Y a-t-il une différence entre littéraires et scientifiques pour ce qui est du taux de réussite ? Déjà, au baccalauréat technique, on a vu qu’il y avait une petite amélioration des performances. Apparemment aussi, avec les premiers résultats, il y a une légère amélioration dans les séries scientifiques. L’hécatombe, c’est dans les séries littéraires, notamment. Donc, c’est un calcul qui a été fait par le ministère de l’Enseignement supérieur à travers l’Office du Bac pour réduire de façon conséquente les bacheliers, en demandant aux enseignants de corriger sur place avec un crédit horaire bien déterminé. L’enseignant vient de 8h à 18H30 ou 19h maximum, après il rentre. Il y a des correcteurs en histoire et géographie qui se sont retrouvés avec 500 à 600 copies à corriger en moins de 4 jours. Ça ne peut pas être à l’avantage des candidats. l’Etat ne peut pas vouloir faire des économies de bouts de chandelles sur les indemnités à verser aux examinateurs en faisant payer un lourd tribut aux candidats qui, aujourd’hui, ont échoué en masse. Il y a des candidats qui ont fait de très bonnes performances pendant l’année scolaire, mais qui se sont retrouvés ajournés à l’examen, c’est incompréhensible. C’est un calcul qui a été fait. Vous avez soulevé des raisons politiques. Quelles explications pédagogiques peut-on avoir ? Sur le plan pédagogique, c’est qu’il y a une réforme qui concerne uniquement le baccalauréat au Sénégal qu’on appelle le Bac Uemoa. Elle porte sur des méthodes d’évaluation, qui ne correspondent pas aux méthodes d’enseignement dans les classes. En plus, cette méthode d’évaluation n’a pas été largement diffusée auprès des enseignants qui tiennent les classes de terminales, de sorte que l’élève a été enseigné pendant l’année scolaire ou pendant le cycle sur une autre méthode d’enseignement. Il a été évalué sur une autre méthode d’évaluation ; et, subitement, au baccalauréat, il découvre une nouvelle méthode d’évaluation pour laquelle il n’a jamais été préparé. Là aussi, c’est les précipitations que l’on a l’habitude de faire. Normalement, une réforme doit connaitre une phase test pour voir est-ce qu’elle peut être de portée générale ou pas, avant de procéder à sa généralisation. On ne peut pas, de façon brutale, introduire une réforme, sans pour autant préparer les élèves à cette nouvelle méthode. Je crois qu’il y a une responsabilité très importante de l’Etat à travers l’Office du Bac. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas d’autres choix que l’Université après le baccalauréat, qu’il faut sacrifier tout une génération. Les Sénégalais s’attendaient cette année à voir de bons résultats au bac compte tenu du fait qu’il y avait une accalmie durant l’année scolaire. Et voilà qu’on se retrouve avec des résultats tout à fait contraires à ce à quoi les gens s’attendaient. Parfois on a l’impression qu’il n’y a pas de corrélation entre une année apaisée et de bons résultats C’est une vision assez réductrice de considérer que les bons ou mauvais résultats ne dépendent que des perturbations. Il y a beaucoup d’autres facteurs au plan pédagogique qui interviennent mais également au plan politique. Il n’y a pas de frontière entre le politique et le pédagogique. Quand l’Etat a une volonté politique, c’est à travers le pédagogique qu’il va chercher à l’appliquer. Il faut que les gens acceptent de réexaminer les recommandations des assises de l’éducation et de la formation pour que véritablement le baccalauréat n’ait pas comme seule issue d’entrer à l’Université Sinon, quand il n’y a pas de possibilité de permettre à l’élève de choisir volontairement d’aller à l’enseignement supérieur, évidemment, tous les bacheliers sont des candidats potentiels à l’Université. Justement, l’Etat avait pour ambition de réorienter les élèves vers les filières techniques et scientifiques. Est-ce qu’il y a des résultats probants ? Ici aussi, il y a à redire sur les stratégies utilisées par l’Etat. Comme nous avons l’habitude de le dire : l’Etat a toujours adopté la stratégie de mettre la charrue avant les bœufs. Ce n’est pas au baccalauréat qu’il faut inverser la tendance, mais c’est au niveau du cycle moyen au minimum pour ne pas dire au cycle élémentaire. Il faut donc des mesures incitatives pour amener les élèves à embrasser les métiers scientifiques ainsi qu e littéraires. Aujourd’hui, lorsqu’un élève réussit au baccalauréat, il n’a qu’une seule issue, c’est d’aller dans l’enseignement supérieur, alors que si on essaie d’appliquer les recommandations des assises de l’éducation et de la formation, l’élève qui réussit au baccalauréat n’est pas obligé d’aller à l’université parce qu’il aura un baccalauréat qui lui permet d’aller dans le monde du travail directement. Les réflexions ont été menées. Maintenant, il faut qu’on fasse l’effort de mettre en pratique les recommandations issues de ces réformes là pour véritablement avoir un meilleur système éducatif.

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Guédiawaye : Ahmed Aïdara retire à GFC son stade, Lat Diop annonce une plainte

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Dans une correspondance adressée à Lat Diop, président de GFC et responsable local de Benno, le maire Yewwi de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, annonce la suspension «pour un temps» de la convention dans le cadre duquel la mairie met à la disposition du club le stade Ibrahima Boye. Celle-ci a été signée sous le magistère de son prédécesseur, Aliou Sall.

D’après Les Echos, Ahmed Aïdara a invoqué «un déficit budgétaire criard». Ainsi, renseigne le journal, GFC a jusqu’au 1er octobre prochain à 18 heures pour vider les lieux. L’édile de Guédiawaye offre cependant la possibilité de renouveler la convention «dans d’autres circonstances particulières qui seront définies d’accord parties».

Les Echos rapporte que Lat Diop ne l’entend pas de cette oreille. «Il veut nous retirer le stade que Aliou Sall avait mis à notre disposition sur la base d’une convention de quatre ans, en contrepartie de l’appui financier que la ville devait octroyer à GFC. Il ne sait même pas qu’il ne peut dénoncer une convention de façon unilatérale», souligne le président du club de football.

Ce dernier informe que les avocats de GFC vont saisir la justice et que le Comité exécutif du club va se réunir ce mercredi avant de faire face à la presse demain, jeudi.

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Lenteurs au Port autonome de Dakar: Le Dg Aboubacar Sadikh Bèye explique

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Les lenteurs au niveau du Port autonome de Dakar ont été décriées pendant la réunion présidentielle sur la cherté de la vie.  Mais pour le directeur général de cette structure,  cela s’explique  par une situation conjoncturelle. En effet Aboubacar Sadikh Beye a expliqué l’indisponibilité de certains quais entrave  l’offre portuaire. Sur 23 postes, les huits sont immobilisés. Par exemple, au mole 1,  deux postes sont au service du pétrole et du gaz pour la plateforme Tortue et Sangomar. Le bateau hôpital occupe aussi un poste au Port autonome de Dakar. Deux autres postes sont mobilisés pour être modernisés et seront récupérés en octobre.

  Le directeur général du Port d’ajoute que ces lenteurs s’expliquent aussi par un atre facteur lié à la forte portuaire. « En juillet on a fait 104% en importation. La congestion terrestre est réglée parce que les camions sortent très tôt du Port  alors qu’ils pouvait y faire plus de 4 jours ».  S’agissant de la manutention, un bateau de 40 000 tonnes reste à  quai pendant 20 jours parce que les manutentionnaires font 2000 tonnes par jour. « La manutention se fait encore comme il y a 40 ans. Il faut une modernisation. Il ajoute que les concessionnaires et les lignes maritimes sont aussi dans le Port et occupent de grandes surfaces », conclut-il.

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Lutte contre le trafic illicite à Thiès : Une contrevaleur de 437 millions FCfa de produits prohibés incinérés

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La Douane de Thiès a procédé à l’incinération de produits prohibés d’une contrevaleur de 437 millions de francs CFA.

Les produits prohibés saisis en 2021, dans le cadre des opérations de « bouclage » des couloirs et réseaux de trafic illicite, sont composés de faux médicaments vétérinaires d’une contrevaleur de 175 259 382 francs CFA ; de 3529 kg de chanvre indien pour une contrevaleur de 236 940 000 francs CFA ; de sachets en plastique pour une contrevaleur de 25 000 000 francs CFA.

L’adjointe au Gouverneur de Thiès, Mme Tening Faye Ba, a supervisé la cérémonie d’incinération en présence des représentants des autres Forces de Défense et de Sécurité, du corps médical et des services en charge de l’environnement.

Le Lieutenant-Colonel Amadou Lamine Sarr, Chef du Groupement polyvalent de Recherche et de répression de la fraude a rappelé la dangerosité des produits incinérés sur la santé de la population.

Il a affirmé une fois de plus l’engagement de son unité à combattre farouchement le trafic illicite sur toutes ses formes conformément aux directives de la Direction générale des Douanes, le DG en particulier. 

L’Adjointe au Gouverneur, Tening Faye Ba, a ensuite, invité les populations, celles du littoral plus précisément, à une collaboration plus étroite avec les forces de défense et de sécurité. 

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