Au total, ils sont au nombre de quatorze villages qui ont été complètement rayés de la carte à cause du conflit qui sévissait dans la région. Aujourd’hui, avec le retour de l’accalmie, le retour se fait timidement dans ces villages. Mais, les populations sont confrontées à de nombreux problèmes dans leur quotidien. C’est ainsi que l’Agence nationale pour la relance des activités économique et sociales en Casamance(Anrac) a tenu hier un atelier. Celui-ci, a pour objectif d’identifier avec les populations les besoins et priorités pour leur réintégration et réinsertion.
Selon le directeur général de l’Anrac, cet atelier revêt une importance capitale pour son agence dans la mise en œuvre de sa mission de prise en charge des personnes affectées par le conflit dans la mesure où, il leur offre un cadre de réflexion sur les préoccupations de la cible. Et, note t il, « cela est possible grâce à une démarche participative et concertée ». Mais aussi, indique Ansou Sané, l’objectif, est de trouver des réponses pertinentes et appropriées aux préoccupations légitimes de ces populations.
- Sané de rappeler que, « depuis le début des années 90, des villages ou des terroirs entiers ont été vidés de leurs populations qui ont fui à cause de l’insécurité ou craignant des dégâts que peuvent leur causer la présence des mines et des restes explosifs. Ces populations dans leur exile, ont tout laissé derrière elles : champs, vergers, bétails, récoltes, maisons et infrastructures sociales de base ».
Poursuivant, le directeur de l’Anrac d’ajouter, « pour le département de Ziguinchor, object de notre attention, aujourd’hui, toute sa partie sud a été sérieusement éprouvée par le conflit qui a occasionné un mouvement important des populations déplacées à Ziguinchor commune et dans les localités voisines. Si elles ne pas simplement refugiées en Gambie ou en Guinée Bissau ».
Dressant la cartographie conflictuelle du département de Ziguinchor, Ansou Sané de faire savoir qu’au milieu des années 90, seuls les villages de la commune d’Enampor , ceux situés sur la nationale6 et l’axe Ziguinchor Niambalang avaient été épargnés. Tandis que, note t il, des localités aussi économiquement et démographiquement importantes comme Kaguit, Mpack, et Boutoupa Camaracounda avaient été abandonnées.
A la faveur de l’accalmie notée, à partir de 2012, les mouvements de retour se sont intensifiés et le nombre de candidats au retour volontaire est devenu de plus en plus important.
Mais, selon les participants à cette rencontre, ces retours ne sont pas planifiés et coordonnés. Et soulignent ils, sont parfois difficiles pour les communautés qui, une fois sur place, manquent de tout. « Il s’y ajoute que les représentants de ces communautés sont souvent partagés entre les offres de services différents d’un partenaire à un autre », ajoutent-ils.
L’autre préoccupation que les participants ont soulevée, « c’est la difficulté dans le cadre de la réintégration et réinsertion des populations. Et l’absence des données exactes et fiables sur le nombre de déplacés et de refugiés sur la cartographie de leur lieu d’accueil, leurs conditions d’existence et leurs véritables besoins et priorités ».
Pour mettre de l’ordre dans l’accueil et la réinsertion des populations déplacées, c’est ainsi que l’Anrac a décidé d’organiser un cadre de réflexion et d’échanges. Celui ci, réunissant tous les acteurs , pour ensemble aller vers les communautés et partager avec elles, leurs besoins et priorités afin de bâtir un projet participatif et concerté de prise en charge de ces besoins.
« Ce projet servira de tableau de bord à tous les intervenants dans le département de Ziguinchor. Ceci, dans le cadre de la réintégration et réinsertion des populations affectées par le conflit », a indiqué hier, Ansou Sané, directeur général de l’Anrac en marge de l’atelier de lancement du processus d’élaboration du projet de réintégration et réinsertion des groupes affectés par le conflit dans le département de Ziguinchor.
MLS(ziguinchor)
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