Le président sortant Emmanuel Macron a réussi son pari en terminant en tête du premier tour de l’élection présidentielle française. Il affrontera Marine Le Pen au second tour, le 24 avril.
Au QG d’Emmanuel Macron, porte de Versailles à Paris, les résultats du premier tour de l’élection présidentielle ont été accueillis avec satisfaction et soulagement. Selon les dernières estimations, le président sortant devance la candidate du Rassemblement national avec 27,4% des voix contre 24,9%. « Et un, et deux, et cinq ans de plus !», scandent déjà ses partisans.
Le président-candidat est en tête, mais sans grande réserve de voix. Alors Emmanuel Macron met en garde. « Ne nous trompons pas, rien n’est joué. Et le débat que nous aurons dans les quinze jours à venir est décisif pour notre pays et pour l’Europe », lance-t-il. Après avoir fait applaudir tous ses adversaires éliminés, il tend donc la main à tous les électeurs. « J’invite solennellement tous nos concitoyens, quelle que soit leur sensibilité et quel qu’ait été leur choix au premier tour, à nous rejoindre. »
« La campagne doit aller vers la gauche »
Pour ce militant interrogé par notre envoyé spécial Anthony Lattier, il est urgent de s’adresser aux électeurs de gauche. « Maintenant, la campagne doit aller vers la gauche pour récupérer ces fameuses voix. Il y a eu trop d’ouvertures à droite qui à mon avis lui ont fait un petit peu défaut », analyse-t-il.
La socialiste Anne Hidalgo, l’écologiste Yannick Jadot et le communiste Fabien Roussel ont tous trois appelé à voter Emmanuel Macron le 24 avril pour faire barrage à Marine Le Pen. En attendant, la stratégie du président-candidat est claire. Elle consiste à démonter le projet politique de la candidate d’extrême droite.
« Ce n’est pas une question de diabolisation,explique la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Amélie de Montchalin. Notre combat pour les quinze prochains jours est de montrer précisément que si ce programme était appliqué, il n’apporterait en fait aucune réponse aux questions que les Français se posent. »
Convaincre les électeurs, convaincre les abstentionnistes, parce que les macronistes le disent : les appels au barrage ne suffisent plus. Or le second tour s’annonce plus serré que celui de 2017 qui, déjà, avait opposé Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Il l’avait emporté avec 66% des voix. Cette fois, les sondages le donnent gagnant avec 51 à 54% des suffrages.