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Exploitation du Gaz Sénégalo-Mauritanien: l’étude d’impact environnemental de BP au centre d’une polémique

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Annoncé en grande pompe par les chefs d’Etats des deux pays, le projet gazier entre le Sénégal et la Mauritanie suscite déjà la polémique. Un groupe de scientifiques et d’universitaires conteste la fiabilité de l’étude d’impact environnemental et social (EIES) faite par l’exploitant Bristish Petroleum (BP). Ces scientifiques alertent sur des conséquences néfastes que l’exploitation du gaz pourrait avoir sur la biodiversité marine et côtière. Le géant britannique rejette tout.

Les adversaires du projet gazier de la multinationale sont catégoriques : il fait peser sur la biodiversité des deux pays concernés de multiples dangers. Depuis des mois ils ont donc engagé une campagne, y compris sur les réseaux sociaux pour dénoncer BP.

Le géant britannique des hydrocarbures qui a affiché en 2018 un chiffre d’affaires de 298,8 milliards de dollars (en hausse de 24% par rapport à 2017) a signé un accord en décembre 2018 avec les gouvernements sénégalais et mauritaniens pour l’exploitation de gaz offshore.

Du gaz  a été découvert sur la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal, à 2 850 mètres de profondeur. Le gisement dénommé Grand tortue Ahmeyim 1 a un potentiel qui s’étale sur 30 ans soit 15000 milliards de pieds cubes (1 pied cube équivaut à 0,028 m3) de gaz avec une production attendue en 2022.

Les gouvernements sénégalais et mauritanien ont donc conclu, en février 2018, un accord de coopération suivi dix mois plus tard de l’annonce par BP de sa décision finale d’investissement. Mais voilà que des scientifiques contestent l’étude d’impact environnemental produite par le géant des hydrocarbures.

L’étude est fondée sur une «analyse de base erronée», dira Sandra Kloff, jointe par Ouestaf News. Chercheure et spécialiste en biologie marine, Mme Kloff est la porte-parole d’un groupe de dix scientifiques (européens et américains) qui contestent fortement l’étude réalisée par BP et ses partenaires.

Dans ses écrits, elle accuse BP de n’avoir pas respecté les «normes OSPAR (NDRL : Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est) en matière de pollution ».

Base « erronée », risques « minimisés »

Dans le cadre de cet article, Ouestaf News a pu consulter l’EIES de BP, notamment la version dite «révisée», qui date d’octobre 2018, composée de sept chapitres. Le document est un pavé de 4.412 pages ! C’est la validité de certaines parties de ce document que contestent les scientifiques qui s’opposent à BP.

«Les dangers ne concernent pas spécifiquement les oiseaux (…) les écosystèmes benthiques des fonds marins, sont aussi sous la menace, à cause d’une analyse erronée sur l’écotoxicologie», précisera la chercheure dans un échange de courriels avec Ouestaf News.

Parmi les autres scientifiques qui contestent l’étude du géant britannique du pétrole figurent aussi Dr. Ana Ramos, chercheure au centre espagnol de l’océanographie, basé à Vigo,  Professeur  Fran Ramil, spécialiste de zoologie à l’université de Vigo, Professeur André Freiwald, directeur de la recherche maritime à l’Institut Senckenberg à Wilhelmshaven en Allemagne.

Accusé d’avoir profondément minimisé les risques sur l’environnement, BP compte dans son projet d’exploitation construire un pipeline qui va «percer» un récif corallien situé en profondeur, considéré comme lieu de reproduction naturelle des poissons. «Cela aura un impact sur les ressources halieutiques et donc sur les pêcheurs», avertit Sandra Kloff. Une inquiétude qui trouve naturellement un écho chez les organisations du secteur de la pêche artisanale en Mauritanie et au Sénégal.

La Fédération Libre des Pêcheurs Artisanaux en Mauritanie (FLPA), l’Association pour la Promotion et la Responsabilisation des Acteurs de la Pêche Artisanale Maritime au Sénégal (Aprapam) et la Confédération africaine des organisations professionnelles de pêche artisanale (Caopa), ont ainsi rejoint les thèses du groupe de chercheurs qui critiquent BP.

Dans un communiqué conjoint, les trois organisations appellent à une «annulation» de l’EIES. Elles s’appuient essentiellement sur les alertes du groupe de scientifiques cité plus haut et déplorent dans leur communiqué transmis à Ouestaf News, l’approbation par les gouvernements sénégalais et mauritanien de l’EIES en dépit des «avis négatifs du groupe de scientifiques éminents mais aussi ceux de la Commission Néerlandaise pour l’Evaluation Environnementale ».

BP botte en touche

En réponse à ces critiques, les services de communication de BP à Dakar, ont transmis à Ouestaf News un document qui tente de démonter les accusations mentionnées plus haut. Le texte, dans un jargon technique  rejette tout d’abord les accusations concernant le pipeline qui risque d’endommager le récif corallien.

Pour BP, «le corridor des conduites d’écoulement de production (pipeline) ne passe pas par ces reliques de monticules carbonatés (les récifs) et n’aura pas d’impact direct sur celles-ci». BP soutient aussi que les récifs dont il est question se situent d’ailleurs à «plusieurs centaines de mètres du corridor des conduites d’écoulement de production».

BP se dit aussi être en désaccord avec le groupe de scientifiques sur le non-respect des normes OSPAR. Sur ce point BP dit avoir adopté dans son étude une «Approche Fondée sur le Risque, conformément à la recommandation 2012/5 de l’OSPAR pour la gestion des rejets d’eau produite par les installations offshores».

Manque de suivi ?

Vu la complexité du problème en question et faute d’expertise «indépendante» pour analyser les thèses de chacune des deux parties – désormais engagées dans une bataille d’opinion – il est difficile à ce stade de dire qui a raison,

Toutefois, des recherches menées par Ouestaf News permettent d’établir au moins que la Direction de l’Environnement et des Établissements Classées (DEEC), un organe du ministère sénégalais de l’Environnement a demandé à la Commission Néerlandaise pour l’Evaluation Environnementale (CNEE), une « revue indépendante» de l’EIES réalisée par BP. Le 06 décembre 2018, la CNEE a publié ses conclusions dans un document intitulé : «Examen de l’EIES du Projet de production de gaz – Grand Tortue, Ahmeyim – Phase 1».

«La CNEE estime toutefois que les informations environnementales présentées dans le rapport et nécessaires à la caractérisation des impacts sont incomplètes et/ou qu’elles n’ont pas été suffisamment exploitées», peut-on lire dans ce document consulté par Ouestaf News.

L’EIES de BP en réalité ne porte que sur la phase 1 (phase de développement) du projet. Toutefois, la législation sénégalaise notamment l’arrêté ministériel n° 9472 du 28 novembre 2001 portant contenu du rapport de l’Etude d’impact environnemental exige une «description complète du projet». Pour BP, le projet piloté dans deux pays (Sénégal et Mauritanie) échappe à cette disposition du législateur sénégalais.

L’EIES s’inscrit dans un «processus continu et à long terme», indique la multinationale britannique BP dans ses réponses à Ouestaf News. «Cette étude d’impact n’est que le début du processus. D’ailleurs, l’un de ses principaux engagements est l’amélioration continue et l’intégration de nouvelles données au fur et à mesure, tout le long du processus de gestion et de suivi », renchérit BP.

Le géant pétrolier aurait bien voulu se passer d’une nouvelle polémique. Sa stratégie de développement en Afrique de l’ouest, et au Sénégal notamment, étant déjà marquée par une autre controverse.

Au mois de juin 2019, un documentaire de la BBC faisait état de paiements et de transactions douteux portant sur une dizaine de milliards de dollars entre BP et Frank Timis, un homme d’affaires australo-roumain, très actif dans le secteur extractif en Afrique de l’Ouest. Toutefois, les allégations de la BBC ont été catégoriquement démenties aussi bien par BP que par Frank Timis.

L’histoire dira certainement qui raison. En attendant la polémique suscitée par les chercheurs ravive les souvenirs de ceux qui suivent l’histoire de BP, qui, il y a environ une décennie, a frisé la faillite après avoir payé la somme de 65 millions de dollars en compensation de dégâts humains et environnementaux causés par une marée noire au Etats-Unis.

Début octobre 2019, son directeur général, Bob Dudley (64 ans) a annoncé son départ à la retraite. Considéré comme l’artisan du renouveau de BP, M. Dudley avait remplacé en 2010, Tony Hayward qui avait démissionné dans la foulée de la marée noire.

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Guédiawaye : Ahmed Aïdara retire à GFC son stade, Lat Diop annonce une plainte

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Dans une correspondance adressée à Lat Diop, président de GFC et responsable local de Benno, le maire Yewwi de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, annonce la suspension «pour un temps» de la convention dans le cadre duquel la mairie met à la disposition du club le stade Ibrahima Boye. Celle-ci a été signée sous le magistère de son prédécesseur, Aliou Sall.

D’après Les Echos, Ahmed Aïdara a invoqué «un déficit budgétaire criard». Ainsi, renseigne le journal, GFC a jusqu’au 1er octobre prochain à 18 heures pour vider les lieux. L’édile de Guédiawaye offre cependant la possibilité de renouveler la convention «dans d’autres circonstances particulières qui seront définies d’accord parties».

Les Echos rapporte que Lat Diop ne l’entend pas de cette oreille. «Il veut nous retirer le stade que Aliou Sall avait mis à notre disposition sur la base d’une convention de quatre ans, en contrepartie de l’appui financier que la ville devait octroyer à GFC. Il ne sait même pas qu’il ne peut dénoncer une convention de façon unilatérale», souligne le président du club de football.

Ce dernier informe que les avocats de GFC vont saisir la justice et que le Comité exécutif du club va se réunir ce mercredi avant de faire face à la presse demain, jeudi.

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Lenteurs au Port autonome de Dakar: Le Dg Aboubacar Sadikh Bèye explique

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Les lenteurs au niveau du Port autonome de Dakar ont été décriées pendant la réunion présidentielle sur la cherté de la vie.  Mais pour le directeur général de cette structure,  cela s’explique  par une situation conjoncturelle. En effet Aboubacar Sadikh Beye a expliqué l’indisponibilité de certains quais entrave  l’offre portuaire. Sur 23 postes, les huits sont immobilisés. Par exemple, au mole 1,  deux postes sont au service du pétrole et du gaz pour la plateforme Tortue et Sangomar. Le bateau hôpital occupe aussi un poste au Port autonome de Dakar. Deux autres postes sont mobilisés pour être modernisés et seront récupérés en octobre.

  Le directeur général du Port d’ajoute que ces lenteurs s’expliquent aussi par un atre facteur lié à la forte portuaire. « En juillet on a fait 104% en importation. La congestion terrestre est réglée parce que les camions sortent très tôt du Port  alors qu’ils pouvait y faire plus de 4 jours ».  S’agissant de la manutention, un bateau de 40 000 tonnes reste à  quai pendant 20 jours parce que les manutentionnaires font 2000 tonnes par jour. « La manutention se fait encore comme il y a 40 ans. Il faut une modernisation. Il ajoute que les concessionnaires et les lignes maritimes sont aussi dans le Port et occupent de grandes surfaces », conclut-il.

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Lutte contre le trafic illicite à Thiès : Une contrevaleur de 437 millions FCfa de produits prohibés incinérés

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La Douane de Thiès a procédé à l’incinération de produits prohibés d’une contrevaleur de 437 millions de francs CFA.

Les produits prohibés saisis en 2021, dans le cadre des opérations de « bouclage » des couloirs et réseaux de trafic illicite, sont composés de faux médicaments vétérinaires d’une contrevaleur de 175 259 382 francs CFA ; de 3529 kg de chanvre indien pour une contrevaleur de 236 940 000 francs CFA ; de sachets en plastique pour une contrevaleur de 25 000 000 francs CFA.

L’adjointe au Gouverneur de Thiès, Mme Tening Faye Ba, a supervisé la cérémonie d’incinération en présence des représentants des autres Forces de Défense et de Sécurité, du corps médical et des services en charge de l’environnement.

Le Lieutenant-Colonel Amadou Lamine Sarr, Chef du Groupement polyvalent de Recherche et de répression de la fraude a rappelé la dangerosité des produits incinérés sur la santé de la population.

Il a affirmé une fois de plus l’engagement de son unité à combattre farouchement le trafic illicite sur toutes ses formes conformément aux directives de la Direction générale des Douanes, le DG en particulier. 

L’Adjointe au Gouverneur, Tening Faye Ba, a ensuite, invité les populations, celles du littoral plus précisément, à une collaboration plus étroite avec les forces de défense et de sécurité. 

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