Ce week-end, Addis-Abeba sera le centre de l’Afrique…
Premier temps fort attendu lors de cette cérémonie d’inauguration du 33e
sommet de l’UA, la passation de pouvoir entre l’Égyptien Abdel Fattah al-Sissi
et le Sud-Africain Cyril Ramaphosa qui va donc prendre officiellement la
présidence tournante de l’UA pour un an.
Ce sommet doit être essentiellement consacré à des questions de sécurité. Il
faut dire que le thème choisi cette année s’y prête : « Faire taire les armes
». Une thématique hautement symbolique sur un continent où l’on recense pas
moins d’une vingtaine de conflits armés, selon le Peace Research Institute
d’Oslo (PRIO).
Et la crise en Libye est le point qui cristallise déjà l’attention des chefs
d’États et de gouvernement avec, comme première réponse de l’Union africaine,
l’organisation d’un grand forum de réconciliation. Un forum qui ne se
limiterait pas aux seuls belligérants, comme le fait actuellement l’ONU, mais
qui puisse intégrer les partisans de l’ancien régime, les tribus et la société
civile. Ce forum se tiendrait en terre africaine. Autre proposition qui
pourrait être examinée lors de ce rendez-vous, la mise en place d’une mission
de l’UA pour observer le cessez-le-feu.
L’appel à la solidarité, credo récurrent du sommet
Autre sujet important, la lutte contre les groupes jjihadistes au Sahel. Dès ce
jeudi, Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA, a lancé un
vibrant appel à la solidarité des pays africains. Un sommet extraordinaire sera
organisé en mai prochain à Pretoria à l’initiative du président sud-africain
Cyril Ramaphosa.
Quant à la question de l’intégration économique, le président nigérien,
Mahamadou Issoufou, doit présenter un rapport intermédiaire sur la zone de
libre-échange continentale lancée en grande pompe en juillet dernier mais qu’il
faut maintenant mettre en œuvre, progressivement. Les chefs d’Etat devraient
choisir lors de ce sommet qui sera le premier secrétaire général de la Zlec.
Trois pays ont pour l’instant proposé des candidats : le Nigeria, l’Afrique du
Sud et la RDC.
Dans la salle de conférence Nelson-Mandela, au siège de l’organisation,
trente-six chefs d’États et plusieurs chefs de gouvernement sont annoncés. Dans
la capitale éthiopienne, on a déjà déjà pu voir depuis ce samedi le Tchadien
Idriss Deby, le Malien Ibrahim Boubacar Keïta, le Nigérian Muhammadu Buhari, le
Congolais Denis Sassou-Nguesso ou encore le Burkinabè Roch Marc Christian
Kaboré tout comme les anciens, actuels et futurs présidents en exercice de
l’UA, à savoir le Rwandais Paul Kagame, l’Égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le
Sud Africain Cyril Ramaphosa. Sont attendus ce matin : le Congolais Félix Tshisekedi,
l’Algérien Abdelmajid Tebboune, dont c’est le premier sommet africain et le
Guinéen Alpha COndé. Parmi les absents, on note le Camerounais Paul Biya, dont
le pays vote aujourd’hui pour des élections législatives, le Gabonais Ali
Bongo, le Tunisien Kaïs Saïed, ou encore le roi du Maroc, Mohamed VI, rarement
présent lors de ces rendez-vous.
Toutefois, il est à noter que certains chefs d’État ont
choisi de ne pas s’y rendre. Pour certains, c’est une habitude. Pour d’autres,
moins