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32e sommet de l’UA: enjeux et interrogations d’un sommet de transition

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Plusieurs sujets d’actualité africaine majeure sont au menu du sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine qui se tient actuellement dans la capitale éthiopienne. La rencontre s’est ouverte avec le passage de relais entre le Rwandais Paul Kagame et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi qui a pris officiellement la présidence tournante de l’UA pour un an. Beaucoup de délégués africains se demandent si le nouveau président en exercice de l’UA va poursuivre les réformes engagées par son prédécesseur.

Le 32e sommet de l’Union africaine s’est ouvert ce 10 février, au siège de l’organisation continentale à Addis Abeba, devant un parterre de chefs d’Etat, de gouvernement, de ministres et de diplomates. La plupart des chefs d’Etat des 55 pays membres ont fait le déplacement pour participer à cette rencontre, à l’exception notable du président algérien Abdelaziz Bouteflika, retenu en Algérie pour des raisons de santé, ainsi que le Sénégalais Macky Sall tout comme son homologue nigérian qui sont, tous les deux, en campagne pour leur réélection.

Cette nouvelle édition du sommet est une première pour les chefs d’Etat fraîchement élus, ce qui est le cas des présidents de la Sierra Leone, de Madagascar, du Zimbabwe et de la République démocratique du Congo. Ils ont été chaleureusement accueillis par le président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat dans son discours liminaire. 

Réfugiés et personnes déplacées

Après le dividende démographique et la corruption, le thème du Sommet de cette année porte sur « les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées en Afrique ». Les réunions du Comité des représentants permanents (COREP) et du Comité exécutif de l’Union composé essentiellement de ministres des Affaires étrangères des pays membres, qui se sont tenues en prélude du Sommet, ont permis de baliser le sujet.

La note conceptuelle qui est sortie de ces réunions recommande des dispositions à prendre pour soulager la détresse des réfugiés et aider les Etats à mieux prendre en charge les besoins de ces derniers. Les chefs d’Etat s’appuieront sur ce document pour établir une feuille de route à l’intention des gouvernements.

Selon les chiffres publiés par le HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, le problème des réfugiés s’est aggravé partout dans le monde, plus particulièrement sur le continent africain où se trouvent 26% des 25 millions de réfugiés que compte la planète. Les pays africains les plus touchés cette année par cette problématique sont l’Ouganda, le Soudan du Sud et l’Ethiopie en proie à de graves violences intercommunautaires.

Il convient de rappeler par ailleurs que l’année 2019 marque le dixième anniversaire de la signature de la Convention de Kampala qui est le premier instrument juridique contraignant en matière de gestion de réfugiés. 

Menace sur les réformes

Ce 32e sommet de l’UA est surtout un sommet de transition, avec le passage de témoin entre le Rwandais Paul Kagame et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi qui a pris officiellement la présidence tournante de l’UA pour les douze prochains mois. L’entrée en vigueur de cette transition est scrutée avec attention par les observateurs qui se demandent si le nouveau patron de l’organisation continentale va vouloir poursuivre les réformes importantes engagées par son prédécesseur.

Ces réformes sont pourtant capitales  et bénéficient d’un très large consensus sur le continent. « Contrairement aux anciens présidents de la Conférence de l’UA, rappelle Robert Malley, président et directeur général de l’International Crisis Group, Paul Kagame a poursuivi énergiquement son programme de réformes et a exercé une influence considérable sur les orientations prises par l’organisation en 2018. (…) Le bilan du président rwandais a beau être mitigé, ses efforts en 2018 ont suscité un véritable élan et ont été couronnés de plusieurs succès concrets. » (1)

Parmi les succès de la présidence Kagame, il faut citer l’accord signé en mars 2018 par 50 des 55 pays membres pour créer une zone continentale de libre-échange, avec pour objectif d’aboutir à terme à un marché unique africain avec libre circulation des biens et des hommes. Le lancement en novembre dernier d’un Fonds pour la paix, destiné à financer les réponses aux crises sur le continent, est également bien vu par les pays membres.

Depuis près de trois ans, plus précisément depuis le sommet de l’UA de juillet 2016 à Kigali, la réforme sur laquelle Paul Kagame s’est le plus investi est celle de l’autofinancement de l’UA, grâce au fameux projet de taxe de 0,2% sur les importations. Or son successeur dirige un pays, l’Egypte, qui est en voie d’industrialisation et qui craint que cette taxe ne pénalise ses jeunes entreprises très demandeuses de matières premières et de produits semi-finis. Le Raïs va-t-il faire passer l’intérêt du continent avant celui du patronat égyptien ? Pas sûr. Mais ici, à Addis, beaucoup veulent croire qu’ Abdel Fattah al-Sissi  n’osera pas casser la dynamique de cette réforme, qui a déjà été adoptée par la moitié des quelque 55 Etats africains.

Autre point d’interrogation, la Libye. L’ambition de Moussa Faki Mahamat et de Smaïl Chergui, les deux principaux acteurs de la Commission de l’UA sur le terrain politique, est de faire de l’UA, au même titre que l’ONU, l’Italie ou la France, un médiateur, un faiseur de paix entre les parties libyennes qui se livrent à une guerre sans merci depuis 8 ans. Or le maréchal Sissi est le meilleur allié militaire du maréchal Haftar, l’homme fort de l’est de la Libye, contre les milices de Tripoli et de Misrata. L’équation s’annonce compliquée.

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Invasion russe : le chef de la diplomatie ukrainienne à Dakar en octobre

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Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, est attendu à Dakar les 3 et 4 octobre prochain. D’après Le Quotidien, qui donne l’information, il sera reçu par son homologue sénégalaise, Aïssata Tall Sall, et le Président Macky Sall.

Le journal souligne qu’à travers ce déplacement au Sénégal, qui assure la présidence de l’Union africaine, Kiev cherche à élargir son cercle d’amis dans ce contexte d’invasion russe et, surtout, à établir des rapports solides avec les pays du continent.

«Je suis convaincu que le Président Macky Sall peut jouer un rôle important en tant que président en exercice de l’Union africaine», avait déclaré Dmytro Kuleba, en juin dernier, dans un entretien avec le journal Le Quotidien.

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Iran: au moins 76 personnes tuées dans la répression des manifestations selon une ONG

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Au moins 76 personnes ont été tuées en Iran dans la répression des manifestations déclenchées il y a dix jours par la mort d’une jeune femme détenue par la police des mœurs, a indiqué lundi une ONG. 

Selon l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, « au moins 76 personnes ont été tuées dans les manifestations » dont « six femmes et quatre enfants », dans 14 provinces du pays. L’IHR a affirmé avoir obtenu des « vidéos et des certificats de décès confirmant des tirs à balles réelles sur des manifestants ».

Les protestations ont éclaté le 16 septembre après le décès à l’hôpital de Mahsa Amini, une jeune Iranienne de 22 ans, arrêtée trois jours auparavant à Téhéran pour non-respect du code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique d’Iran. Depuis, les Iraniens descendent chaque soir dans la rue à Téhéran et ailleurs dans le pays. Les autorités iraniennes ont elles jusque-là donné un bilan de 41 morts incluant manifestants et forces de l’ordre. Elles ont aussi annoncé l’arrestation de plus de 1 200 manifestants. 

Tirs à balles réelles

Ce lundi soir, les protestations ont repris avec les mêmes slogans de « Mort au dictateur » dans la capitale et dans d’autres villes, selon des témoins. À Tabriz dans le nord-ouest, une vidéo diffusée par l’IHR a montré des policiers tirant du gaz lacrymogène contre les manifestants. Le bruit des tirs de balles y est en outre entendu.

Selon de récentes vidéos publiées par l’AFP, la police anti-émeute a, lors des protestations, frappé des manifestants à coups de matraque et des étudiants ont déchiré de grandes photos du guide suprême Ali Khamenei et de son prédécesseur, l’imam Khomeiny. Et d’après des groupes de défense des droits humains, elle a aussi tiré des plombs et à balles réelles sur les protestataires qui ont lancé des pierres, incendié des voitures de police et mis le feu à des bâtiments publics. D’autres images ont montré des femmes enlevant et incendiant leurs voiles ou se coupant symboliquement les cheveux, encouragées par la foule, dans plusieurs villes.

Outre les plus de 1 200 arrestations par les autorités, le Comité pour la protection des journalistes a fait état lundi de l’arrestation de 20 journalistes iraniens depuis le 16 septembre.

L’UE dénonce l’usage « généralisé et disproportionné de la force »

Face à la répression, l’Union européenne a dénoncé l’usage « généralisé et disproportionné de la force ». Condamnant la « répression brutale » de la contestation par Téhéran, la France a indiqué lundi soir qu’elle examinait avec ses partenaires européens « les options disponibles en réaction à ces nouvelles atteintes massives aux droits des femmes et aux droits de l’homme en Iran ».

Le président américain Joe Biden a, lui aussi, dénoncé la répression des manifestations, se disant solidaire des « femmes courageuses d’Iran ». Le Canada a décidé d’imposer des sanctions contre une dizaine de responsables iraniens et d’entités dont la police des mœurs. Et Berlin a appelé l’Iran à « ne pas recourir à la violence » contre les manifestants.

Mais les autorités iraniennes restent fermes. Samedi, le président conservateur Ebrahim Raïssi a appelé les forces de l’ordre à agir contre les manifestants, qualifiés « d’émeutiers ». Après lui, le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejei, a exclu toute « indulgence » envers les instigateurs des « émeutes ».

RFI

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RDC: Kinshasa confrontée à la résurgence d’attaques des «kulunas»

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La terreur règne dans plusieurs communes de Kinshasa à la suite de la résurgence des attaques des « kulunas », criminels qui amputent des membres, tuent, rackettent et volent des biens, le jour comme la nuit. Les autorités assurent que la situation est sous contrôle, mais la flambée des cas inquiète la société civile. Les députés dénoncent un vide sécuritaire dans la capitale.

Le cas le plus récent des attaques des « kulunas » est celui d’un policier tué durant le week-end du 24-25 septembre à coups de machettes dans la commune de Kimbanseke, la plus peuplée des 24 communes de la capitale Kinshasa. Le député provincial Erick Bukula est excédé :

« La police n’arrive plus à contenir le phénomène. Il y a des  » kulunas  » qui abattent, tranchent la main ou la tête de telle ou telle personne, qui blessent même des policiers. Ils sont devenus comme des milices pour des règlements des comptes. »

La police fait, selon lui, face à plusieurs problèmes, dont des effectifs réduits, mais pas seulement : « Dans plusieurs communes, comme dans la commune de Limete par exemple, avec 14 quartiers, vous serez étonnés de savoir qu’il y a moins de quatre sous-commissariats. Dans ces commissariats, vous ne trouverez que trois ou quatre policiers, soit un seul qui a une arme à feu. Donc, il y a un problème d’effectifs, d’équipements et de recrutement des policiers. Le gouvernement national devrait financer la police de Kinshasa en ce qui concerne la sécurité. »

Le chef de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo, assure que la situation est sous contrôle grâce aux opérations de bouclage et des patrouilles de routine. Mais il attend une plus grande collaboration :

« Nous ne sommes pas débordés ni dépassés. Il y a des mesures que nous allons prendre pour endiguer le phénomène. La difficulté, c’est la collaboration de la population, parce que ces  » kulunas  » ne sont pas des extra-terrestres. Ils habitent dans des maisons, des parcelles, ils ont des parents et tout ça. J’appelle la population à collaborer toujours, pour charger les  » kulunas  » pour que ces gens puissent être condamnés par la justice. Nous avons installés des boîtes aux lettres anonymes dans chaque commune pour que les populations se sentent à l’aise de venir dénoncer. »

Des milliers de « kulunas » ont été mis aux arrêts depuis le début de l’année par la police. Certains ont été envoyés au service national pour leur rééducation, tandis que d’autres ont été déférés devant la justice.

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