L’année 2019 va marquer les 10 ans du Festival Métissons et sera placé sous le signe de la continuité et du renouveau, a déclaré hier, Jean Michel Smitch, le président du comité d’organisation de cette manifestation culturelle de grande envergure, qui occupe une place très importante dans l’agenda culturel  de la capitale du Nord. Cette année, l’Orchestra Baobab, Spanish Fusion Band, Cheikh Lô, Yinka Esi Grave, Souleymane Faye, Rafa, Obree Daman Layranks, Aede, Les Lianes, sont attendus sur la scène du centre culturel français, de Flamingo, de « la Résidence », « Siki » et de « Galaxie. Au cours d’un point de presse qu’il a animé hier au centre culturel français de Saint-Louis, Jean Michel a précisé que cette continuité s’explique par le fait qu’en 10 ans, ce festival, qui inaugure la saison touristique à Saint-Louis, s’est imposé comme un événement culturel indispensable à son développement économique, social et culturel. Métissons constitue aujourd’hui le second festival culturel indispensable au rayonnement de la ville. En présence du directeur du centre culturel français, Marc Monsallier, Jean Michel a laissé entendre qu’en ces temps, l’appel au retour des identités prétendument indéfectibles, est de retour partout dans le monde, « le concept même de métissage constitue à Saint-Louis et dans le monde, une réalité culturelle à défendre ». En ce sens, le Festival Métissons constitue et doit continuer d’être une marque et un label inscrit au patrimoine immatériel de Saint-Louis. Ainsi, a-t-il poursuivi, Métissons a constitué au cours de ces 10 ans, et continuera d’être un formidable découvreur de talents et un laboratoire pour la scène musicale de la ville de Saint-Louis et du Sénégal. Cette année, se produira pour la première fois sur Métissons, l’auteur Obree Daman, qui est sans doute aujourd’hui, l’artiste émergent le plus significatif de la scène musicale dakaroise. Pour cette édition anniversaire, nous retrouverons des artistes qui ont marqué la parcours des précédentes éditions de Métissons, tels que Rafa ou Souleymane Faye. Selon Jean Michel il s’agit d’un renouveau, « parce que le festival, en partenariat avec le Spanish Sénégal Fusion, et l’appui de l’Ambassade d’Espagne à Dakar, de Casa Africa et le Quotidien El Pais, va prendre un accent espagnol avec deux soirées exceptionnelles de rencontres musicales entre des artistes sénégalais reconnus (Cheikh Lô et l’Orchestra Baobab) et des groupes espagnols (Spanish Fusion Band et la danseuse de famenco Yinka). Si M. Schmit parle de continuité et de renouveau, c’est parce que le format du festival va évoluer dans son versant musical pour passer d’une offre autrefois plus centrée sur les bars et hôtels de la ville pour mieux se focaliser sur l’organisation de trois soirées musicales à l’Institut culturel français entre 20 h et 24 h. Ces nuits métisses, qui marquent la continuité de l’appui du réseau d’Institut français au Festival et à la culture sénégalaise, verront ainsi entre deux et trois groupes, se produire chaque soir sur la scène de l’Institut français, qui sera cette année, le cœur de ce festival.

                          L’esprit « Métissons »

Créé en 2010, ce festival s’est ancré dans l’agenda culturel de Saint-Louis. Il se déroule sur trois jours et a pour objectif de lancer la saison touristique. Les artistes programmés se produisent dans les bars, hôtels et restaurants de la ville après un concert d’ouverture qui se déroule à l’Institut français de Saint-Louis. La programmation se partage entre artistes nationaux, africains et européens et facilite les échanges dans le cadre d’ateliers et de résidences. Elle se veut aussi « chercheuse de pépites » et a participé à la promotion d’artistes qui connaissent aujourd’hui, un rayonnement national et international (Takeifa, Maréma, Sahad end the Nataal Patchwork, Rafa, etc) tout en laissant sa place aux artistes confirmés (Souleymane Faye, Pape et Cheikh, Ablaye Cissokho, Jimmy Mbaye, Saintrick, etc).
Mbagnick Kharachi Diagne/ CHRONIQUES.SN