Il y a 10 ans que s’ouvraient les Assises nationales à l’appel de l’opposition, de la société civile, d’acteurs économiques qui espéraient ainsi « trouver une solution consensuelle, globale, efficace et durable à la grave crise multidimensionnelle (éthique, politique, économique, sociale et culturelle) » qui sévissait au Sénégal.
Les Assises nationales ont réuni, entre le 1er juin 2008 et le 24 mai 2009, plus de 140 acteurs de la vie publique sénégalaise représentants de partis politiques, de la société civile et de personnalités diverses.
Elles ont été lancées à l’initiative du « Front Siggil Senegaal » qui deviendra « Bennoo Siggil Senegal », un regroupement de forces d’opposition, et présidées par l’ancien directeur général de l’Unesco, Amadou Makhtar Mbow.
Pour les organisateurs, il s’agissait de « trouver une solution consensuelle, globale, efficace et durable à la grave crise multidimensionnelle (éthique, politique, économique, sociale et culturelle) qui sévit dans le pays ».
Les Assises nationales ont été lancées, à l’origine, par des partis de l’opposition. Divers acteurs de la vie économique et sociale y ont par la suite adhéré, dans le but de faire l’état des lieux des problèmes du pays et proposer « des solutions de sortie de crise ».
Elles ont été la matrice de « Bennoo Siggil Senegaal » (BSS) qui avait permis à l’opposition de s’imposer dans les grandes villes lors des élections locales de 2009.
Les parties prenantes aux Assises nationales avaient rendu publique une « Charte de gouvernance démocratique » qui devrait « guider la reconstruction nationale et le renforcement de la République ».
Les recommandations du rapport général, long de 394 pages, sont aussi relatives à l’agriculture, à l’environnement, à l’aménagement du territoire et aux droits et libertés.
Ce document propose une « vision » pour le Sénégal, des « valeurs » et un « modèle de gouvernance ». Cette « Charte de gouvernance économique » énumère un ensemble de propositions destinées à améliorer le fonctionnement des institutions et de la gouvernance politique, économique et sociale.
A travers ce document, les acteurs des Assises nationales se sont engagés dans l’action citoyenne de tous les jours et « dans l’exercice de tout mandat et de toute responsabilité, à mettre en œuvre et à veiller au respect » de ses dispositions.
Les conclusions des Assises nationales réaffirment « la neutralité de l’État dans les affaires confessionnelles et son équidistance par rapport aux instances religieuses » et reconnaissent que « le pouvoir spirituel ne doit pas exercer son emprise sur les pouvoirs politique, civil et administratif et, inversement, le pouvoir temporel doit s’abstenir d’intervenir dans le fonctionnement du pouvoir spirituel ».
Elles rappellent également « le devoir de garantir la liberté de conscience et le droit d’exprimer ses convictions », estimant qu’il « ne doit y avoir ni privilège ni discrimination découlant d’une appartenance ou non à une confrérie ou à une confession » et que « l’État a le devoir d’assister toutes les institutions religieuses de manière transparente, sans discrimination aucune, dans des conditions déterminées par la Loi et dans le strict souci de préserver et de garantir la paix sociale et l’unité nationale ».
Dans le domaine des libertés individuelles et collectives, les initiateurs des Assises s’engagent à instaurer un « Juge des libertés chargé notamment de contrôler l’exercice des libertés reconnues et de lutter contre les abus, en particulier en matière de garde à vue et de détention préventive (…) ».
Le président Amadou Makhtar Mbow et les acteurs des Assises vont se retrouver samedi à l’Université du Sahel pour faire, disent-ils, le point sur les « 10 ans de réformes globales » du Sénégal.
You must be logged in to post a comment Login