De nombreux acteurs du développement rural, notamment, les représentants des sociétés d’appui au développement agricole, tels que la Saed, l’Isra, la Direction régionale du développement rural (Drdr), l’Agence nationale pour le conseil agricole (Ancar) et plusieurs autres participants issus des organisations paysannes, de la Fédération des productrices du delta (Feprodes), se sont imprégnés, hier, des performances des variétés de riz hybride développées par les chercheurs d’Africa Rice. Ces démonstrations de performances ont été organisées par les chercheurs d’Africa Rice du Sahel, aménagée au Sénégal, plus précisément, au village de Ndiayes, situé à 37 kms de la capitale du Nord, dans le cadre d’une Journée Portes Ouvertes, marquée par une visite des champs d’expérimentation d’Africa Rice, une présentation du centre régional d’Africa Rice (par Dr Karim Traoré, Représentant Régional de cette grande institution de recherche), une présentation des nouvelles technologiques rizicoles dans le projet Taat : acquis et attentes, par Sidi Sanyang et Saidu Bah, une présentation du développement des hybrides par Africa Rice (faite par le Dr égyptien Raafat El Namaki), des discussions entre ces différents partenaires d’Africa Rice.Dr Baboucar Manneh, a saisi cette occasion pour décrire le riz hybride, rappelant que l’utilisation des variétés hybrides est l’une des meilleures solutions pour l’augmentation de la production rizicole en Afrique. Pour la production à grande échelle, la technologie de riz hybride donne un avantage de rendement de 15 à 20%, soit plus d’une tonne de paddy par hectare, comparée aux meilleures variétés sélectionnées.Dr Manneh a précisé que le succès de la production des riz hybrides pour le marché, a permis à la Chine de diversifier sa production agricole sur des millions d’hectares de terre. En Afrique, les rendements sont estimés à 2 tonnes par hectare, parmi les plus faibles du monde. Pourtant, a-t-il souligné, l’Egypte a un des rendements les plus élevés du monde avec environs 10 tonnes/ha. Les rendements de riz en Egypte, sont élevés grâce à l’utilisation des variétés de riz hybrides et des variétés conventionnelles à fort potentiel de rendement, selon le Programme Alimentaire Mondial (Pam) des Nations Unies. En Afrique, l’Egypte est le seul pays à avoir développé et vulgarisé des variétés de riz hybride, avec des rendements de 12 à 14 tonnes/ha.

Développement des hybrides à Africa Rice

Mobilisés derrière le Dr Karim Traoré, les chercheurs de cette institution de recherches agricoles, en poste à Ndiayes, ont rappelé qu’en 2010, le Centre du Riz pour l’Afrique (Africa Rice) a démarré le programme de recherche sur le riz hybride, le matériel de base, les lignées mâles stériles et leurs mainteneurs sont venus de l’IRRI, dans le cadre d’une collaboration Africa rice/IRRI. Les lignées hybrides créées à partir du matériel africain, s’adaptent mieux aux conditions de culture africaine et sont résistantes aux stress biotiques et abiotiques, en donnant de bons rendements et une bonne qualité culinaire. Ainsi, depuis 2010, plus de 500 lignées hybrides ont été créées par africa Rice et testées au niveau de ses stations de recherches  à Saint-Louis (Sénégal), à Ibadan (au Nigéria) et à Bouaké (en Côte d’Ivoire). Les meilleures de ces lignées ont été testées dans certains pays africains comme le Burkina Faso, le Madagascar, le Mali, la Mozambique, le Nigéria, le Sénégal et l’Ouganda.

Résultats des tests PVS

Selon Dr Manneh, entre 2014 et 2016, en collaboration avec l’Isra et les services d’homologation du Sénégal, 4 lignées hybrides ont été identifiées pour des essais de sélection variétale participative (Pvs) sur trois sites du pays, à savoir Ndiayes, Fanaye et Dagana. Le résultat des tests a permis de faire homologuer la variété hybride ARO51H et cette variété a été nommée ISRIZ-09 au Sénégal. Cette variété est aromatique et présente un potentiel de rendement élevé (10 à 12 tonnes/ha) et présente de très bonnes qualités organoleptiques. Africa Rice dispose actuellement d’une large gamme de lignées hybrides qui s’adaptent aux conditions africaines avec des cycles courts, moyens et longs, en fonction des besoins.   

                                                          Mbagnick Kharachi Diagne/Chroniques.sn